Après le report du CDG Express, agir encore et toujours

Le CDG Express va prendre du retard © Maxppp – jean-Baptiste Quentin / France bleue

Après de longues semaines d’hésitations Elisabeth Borne, la Ministre des transports a enfin annoncé le «report » de la mise en service du CDG Express « pour limiter l’impact des travaux » sur les usagers du RER B. Il apparait inconcevable qu’il ait fallu tant de mois pour prendre une décision qui s’imposait d’elle même, vu l’impossibilité évidente de finir ce chantier avant l’ouverture des JO de 2024.
Rappelons pour la simple anecdote et souligner le coté ubuesque de ce « dilemme », que le scénario non retenu se traduisait par la fermeture totale du RER B à l’été 2023 durant trois semaines (dans le meilleur des cas), soit plus de 250 000 voyageurs à transporter en autocar de substitution aux heures de pointe (départ d’un bus toutes les 2 minutes de chaque gare ), de multiples et incessantes perturbations, des arrêts de service dès 23 heures pour travailler la nuit … Lorsque l’on connait les difficultés et dysfonctionnements quotidiens subis par les usagers de cet axe, une telle perspective n’était même pas envisageable !

Si je suis satisfait de voir le combat que nous menons depuis des mois, avec Charlotte Blandiot-Faride, maire de Mitry-Mory et les collectifs d’usagers porter peu à peu ses fruits, report ne signifie pas annulation ou arrêt des travaux !
Les problèmes de fond demeurent et les objections soulevées n’ont toujours pas reçu de réponses concrètes ; d’autant que les conséquences du scénario retenu, y compris si elles sont moins cataclysmiques, augurent de bien des galères futures pour les usagers du quotidien, durant la phase travaux comme celle d’exploitation, c’est là que le bas blesse

J’avais remis il y a quelques mois à Valérie Pécresse, Présidente de la Région la motion votée par mon Conseil Municipal, en lui soulignant l’absurdité d’un calendrier initial totalement irresponsable, les faits m’ont donne raison, et pour l’alerter sur les inquiétudes légitimes suscitées par l’arrivée du CDG Express gare de l’Est (dans les conditions d’exploitation actuelles) vis à vis de l’évolution d’offres à laquelle aspirent usagers de la ligne P et des TER.
Il est effectivement inconcevable de ne pas intégrer dès aujourd’hui le dynamisme, tant démographique qu’économique, de territoires en pleine expansion, et la demande croissante en transport ferré, une tendance sociétale qui se confirme et dont nous devons nous réjouir. Aussi je suis satisfait de voir nos inquiétudes relayées désormais par Ile-de-France Mobilités.

Je compte bien utiliser le répit offert du fait de ce report, pour obtenir de l’Etat, de SNCF Réseau et d’Ile de France Mobilités les garanties et les décisions de fond qui s’imposent sur les rénovations d’infrastructures à réaliser pour ne pas aggraver une situation aujourd’hui absolument critique.
D’autant que la similitude des échéanciers avec celui de la privatisation d’ADP interpelle ; surtout lorsque l’on connait la « proximité » des dirigeants des différents « groupes » porteurs du CDG EXpress, cette infrastructure n’était elle pas destinée à faciliter la privatisation d’ADP ? Ce qui expliquerait également la précipitation du gouvernement à lancer les travaux après l’épisode de « l’accident industriel majeur »des gilets jaunes.
Le savant montage élaboré par son PDG , Augustin de Romanet (ex Directeur de la Caisse des Dépôts) et Patrick Jeantet, actuel PDG de SNCF Réseau ( ancien collaborateur du premier à ADP) qui avait bénéficié d’un alignement de planète plus que favorable avec la désignation de Paris pour les JO de 2024 rencontre désormais quelques grains de sable qui risquent fort d’enrayer le mécanisme mis en oeuvre, notamment après la validation par le Conseil Constitutionnel de la procédure de référendum d’initiative partagée concernant la privatisation d’ADP.

Je n’ai aucune opposition de principe sur ce projet, il semble logique qu’un aéroport de la dimension de Roissy Charles de Gaulle bénéficie d’une liaison directe avec la capitale, à l’image d’autres grands aéroports internationaux, vu l’attractivité de la Région Ile de France et de Paris, mais faut il pour autant que cette ligne « privée » impacte durablement (phase de chantier et d’exploitation) l quotidien de millions d’usagers ?
Soulignons que le caractère « privé » du CDG Express est sujet à caution et mérite d’être relativiser, tant au niveau de son fonctionnement que de son financement. Si les 2,1 milliards d’euros nécessaires à la réalisation du CDG Express ne font appel à aucune subvention publique, le « consortium privé » qui pilote le projet n’est composé lui que d’acteurs publics : ADP (gestionnaire des aéroports de Paris), SNCF Réseau et Caisse des dépôts. L’Etat a accordé un prêt de 1,7 milliard d’euros afin de complèter les 500 millions d’euros de fonds propres des membres du consortium.
Le business plan intègre comme futures recettes une taxe de 1,4 euro prélevée sur les billets d’avion à la mise en service de la ligne, complétée par une part des ventes des billets de chaque utilisateur mais l’investissement initial est assumé à 100% par l’Etat et non les banques, un argent qui aurait certainement été utile pour financer la rénovation de nos infrastructures ferrées (cf l’excellent rapport de Philippe Duron), dont notamment celle du réseau francilien.
Faut il rappeler que le gouvernement exige dans le même temps près de 3 milliards d’économies sur le Grand Paris Express et se fait plus que prier pour financer l’électrification de la ligne P sur l’axe Trilport / La Ferté Milon ?
D’autant que sur les 32 kilomètres du CDG Express, ce sont seulement 8 km de nouvelles voies qui sont créés, les 2/3 de son parcours (soit 24 kilomètres) utilisera les voies du RER B, l’axe ferroviaire le plus dense de France. et pour finir celles de la Gare de l’Est, dont les infrastructures sont de plus en plus sous dimensionnées …

Au delà du report obtenu, eu égard aux multiples contraintes actuelles (budgétaires, logistiques, humaines, temporelles) et travaux essentiels de rénovation à mener afin de rattraper 30 d’inaction sur un réseau francilien exsangue, nous sommes en droit de nous interroger : le CDG Express dans le format et le calendrier proposé est il une priorité immédiate et légitime ?

D’autant qu’une autre voie est possible et fera l’objet d’un prochain billet


8 mai, semons des graines d’espérance et de résistance

Chaque 8 mai, nous célébrons lors de la même cérémonie, la fin de la seconde guerre mondiale et la journée de l’Europe du 9 mai, tant ces deux dates sont intimement liées. Cette commémoration nous permet non seulement de rappeler les enseignements de ce terrible conflit et l’horreur absolue qu’a été le nazisme, d’aborder le présent immédiat, je pense notamment au scrutin du 26 mai, mais à nous projeter également dans l’avenir pour ce qui concerne le projet européen.

J’ai tenu à rendre hommage, pour des raisons différentes, à deux femmes d’exception, Lucie Aubrac dont une de nos rues portera bientôt le nom et à laquelle un lien particulier nous lie, et évidemment à Simone Veil disparue il y a quelques mois et à qui nous devons tant.

Un constat s’impose, malheureux mais réel. Le projet Européen pour être partagé, doit (re)devenir une véritable perspective, une promesse également qui élève et fédère le plus grand nombre autour d’objectifs communs et doit savoir retrouver le chemin qui mène directement au cœur des citoyens et parle à nos territoires.
Pour ce faire il faut que l’Europe soit source d’actions concrètes et améliore le quotidien de tous, qu’elle protège avec efficacité et pugnacité ce modèle unique de société que nous avons développé, une société tout à la fois solidaire, durable, libre, démocratique, dans un monde de plus en plus incertain et brutal et une planète désormais menacée.
Au regard du faible engouement suscité par ce scrutin dans notre pays, de la fragmentation et de la prolifération des listes qui se présentent, 34, triste record s’il en est, nous en sommes aujourd’hui fort éloignés. Les politiques récoltent aussi quelquefois ce qu’ils sèment …
Chacun pressent que la France a un sérieux problème avec l’Europe, sans doute identitaire, et quelque peu Oedipien. Problème qu’il leur faudra bien régler au plus vite (voir mon dernier billet) vu la gravité et l’importance des enjeux.
L’Europe a plus besoin aujourd’hui de tailleurs de pierre que de magiciens du verbe et du slogan, encore faudrait il que nos politiques en soient persuadés et qu’ils en tiennent compte dans la composition de leurs listes respectives.

Une commémoration comme celle du 8 mai est un moment précieux qui contribue à forger la citoyenneté des plus jeunes. Aussi je veux remercier toutes les personnes qui y participent, où qu’elles se déroulent : anciens combattants de moins en moins nombreux au regard du temps qui file, musiciens, pompiers, forces de l’ordre, enseignants et enfants des écoles, citoyens aussi bien évidemment …
Il importe de faire de ces cérémonies républicaines, non seulement un temps du souvenir, permettant de rendre hommage à ceux qui sont morts pour la Nation et qui tombent encore aujourd’hui, un moment rare de citoyenneté partagée, mais également de transmission entre générations. Un temps de respiration commune.

Cette cérémonie particulière est aussi l’occasion de semer des graines de résistance et des graines d’espérance …
Car si « Résister se conjugue toujours au présent », comme aimait le dire Lucie Aubrac, n’oublions jamais que  » Résistance n’est qu’espérance » (René Char).

Discours du 8 mai 2019

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Merci pour tout Christine

Christine Revault d’Allonnes, députée européenne dans l’hémicycle

« Si tout est construit sur du sable, nous devons le faire comme si le sable était de la pierre » Jorge Luis Borges

J’assume mes amitiés, mieux je les revendique, aussi permettez ces quelques lignes pour saluer l’action, la qualité du travail, l’énergie, la passion d’une député européenne hors du commun, qui malheusement d’ici quelques jours ne le sera plus, à son corps défendant.
En politique, il y a des liens plus ou moins éphèmères et souvent superficiels qui se nouent, se dénouent, se rompent parfois au fil du temps, des aléas, au gré des humeurs ou des coups de vent, il y a également des complicités et de vraies amitiés qui se tissent, basées sur le respect mutuel, les valeurs partagées, des divergences également lorsqu’elles sont assumées, un projet commun à construire, c’est tout cela qui me lie à Christine Revault d’Allonnes.
Quelle est ma légitimité pour écrire un tel billet ? J’ai été durant cinq années Député Europeen suppléant, puisqu’élu en 4 eme position juste derrière Christine. Je connais donc un peu le sujet, m’étant préparé au cas où et ayant fait divers passages tant à Strasbourg qu’à Bruxelles … Je n’oublie pas non plus le lien invisible mais vivace qui relie toutes les énergies positives qui ont contribué à mener en Ile de France cette campagne européenne de 2014, inoubliable et enthousiasmante, qui demeure pour chacun d’entre nous une magnifique aventure collective, humaine et militante.
Aussi, comme tant d’autres, j’ai un profond sentiment d’injustice aujourd’hui à la voir écarter de cette responsabilité par des jeux « d’appareils » d’un autre temps et des calculs d’arrière boutique « court termistes » qui ont fait et font tant de mal au combat politique. Il y a en politique des alliances de circonstances sans lendemain qui affaiblissent plus qu’elles ne renforcent …

Il faut mesurer le travail mené, cinq années durant, pour faire entendre, non seulement la voix de la France à Bruxelles, la où elle porte si peu d’habitude, mais aussi à agir sans cesse pour faire avancer une Europe plus sociale, solidaire, durable et respectueuse de la place de la femme dans notre société. Députée assidue, Christine a été en charge de dossiers aussi sensibles et complexes que ceux de la taxation des poids-lourds, du droit à l’avortement, l’enquête sur le diesel gate, l’accueil des réfugiés, le paquet ferroviaire …
Faut il préciser qu’elle était, ironie du sort, en responsabilité du chantier Europe pour le PS ! A ce titre du programme sur lequel s’appuiera notamment la liste soutenue par sa formation politique !

C’est ce qu’elle exprime si bien dans une vidéo de 2 minutes.

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Déserts médicaux, réalité d’aujourd’hui ou de demain ?

The Sahara desert is the world’s largest hot desert.  Credit: Shutterstock

L’Association des Petites Villes de France, « Villes de France » (fédérant les villes dites « moyennes » jusqu’à 100 000 habitants) et la Mutuelle Nationale Territoriale, ont organisé un colloque consacré à la désertification médicale réunissant élus locaux, professionnels de santé, représentants de l’ARS et de mutuelles, Ministère de la Santé et la Fédération Hospitalière Française via son président, Frédéric Valletoux. Les échanges ont permis d’aborder beaucoup de sujets, tant sur la médecine de ville, que la situation des services d’urgence ou encore bien évidemment celle de l’hôpital.

L’accès aux soins constitue désormais une problématique majeure, de plus en plus anxiogène pour nos concitoyens, tant elle se transforme trop souvent en parcours du combattant du fait de la pénurie de professionnels de santé, conséquence, le nombre d’habitants sans médecin référent est en augmentation constante y compris dans les grandes villes. La fracture médicale rejoint les autres fractures du pays, qu’elles soient numériques ou sociales, qui contribuent d’autant à renforcer les inégalités entre les différents territoires de la République.
L’accès au soin est un des piliers, non seulement de l’aménagement du territoire mais également du pacte républicain. Si les élus actent certaines avancées dans le projet de loi relatif à « l’organisation et à la transformation du système de santé » (création des projets territoriaux de santé, suppression du numerus clausus, recours aux médecins adjoints …), la gravité de la situation exige des mesures d’une toute autre nature, l’urgence doit ici se conjuguer au présent. Aussi les élus regrettent l’absence de mesures de régulation, qui sans être coercitives permettraient d’agir contre les écarts de densité médicale entre territoires . Un débat direct s’est engagé avec les professionnels présents, notamment des internes, très opposés à l’idée même de régulation.
D’autres sujets ont été abordé : quid de la cartographie des hôpitaux de proximité, quels professionnels y travaillent, sur quel mode ? Comment établir des schémas territoriaux permettant d’éviter la concurrence entre maisons médicales quelquefois même de villes voisines se « piquant » des professionnels ?
Des pistes ont été esquissées : mutualisation et développement du travail par équipes pluridisciplinaire, hybridation des solutions mises en place en fonction du contexte local (médecins salariés ou libéraux), diminution de la charge de travail des médecins, certaines missions non « spécialisés » pouvant être effectuées par d’autres professionnels (infirmières en pratique avancée, pharmaciens …) afin de développer les complémentarités dans la chaîne de soins et d’utiliser au mieux les compétences de chacun ….

Quelles propositions émanent des associations d’élus ?

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Habitat #1 : « Aide toi, le ciel t’aidera »

L’Ile de France coté périurbain, lier les territoires et les hommes devient une urgence absolue

Nos villes se développent et Trilport n’échappe pas à cette tendance de fond. Dans le même temps nos concitoyens constatent au quotidien une dégradation continue de leurs conditions de transport, ce qui les amène à s’interroger sur le coté paradoxal d’une telle situation.
L’objet de ce billet, premier d’une série dédiée aux problématiques liées à l’habitat et à l’aménagement urbain est de répondre à ces interrogations légitimes.

De multiples raisons sont à l’origine de ce mouvement de fond démographique qui redessine le pays : le prix du foncier des centres villes des métropoles, l’envie de fuir un mode de vie trop urbain, mais également les conséquences de la loi Solidarité Renouvellement Urbain (ou SRU) votée en 2000 dont les deux principaux objectifs sont la lutte contre la ghettoïsation de certains quartiers et la diffusion de la mixité sociale dans tous les territoires.
Les violences urbaines de 2005, véritable électro choc, ont amèné les gouvernements successifs à durcir ses modalités d’application, notamment pour les villes concernées par le seuil minimum de logements sociaux exigé (20 puis 25% d’ici 2025).
Tenus pour responsables par l’Etat, les Maires, boucs émissaires bien pratiques, et toujours en première ligne se sont mis progressivement en ordre de marche afin de rattraper en quelques années plus de 40 ans d’inaction du pays en matière d’aménagement urbain. Ils ont du se familiariser avec le maquis réglementaire et administratif complexe et techno qui encadre le logement social, des procédures qui ne le sont pas moins, apprenant peu à peu à repèrer écueils, freins, et contraintes d’un exercice nouveau qu’il découvrait.
Placés sous la pression attentive et constant des services de l’Etat, les élus doivent compter avec deux dispositifs « incitatifs » et contraignants : une « pénalité » financière par logement social manquant et un objectif de construction à respecter tous les 3 ans. Dans le cas ou une ville n’atteint pas l’objectif fixé, elle est déclarée « sous carence », avec trois conséquences directes à la clé : le Droit de Préemption Urbain est transféré au Préfet, enfin le choix, la nature des opérations et celui des bailleurs dépend directement du Préfet.
En décodé, cela signifie que c’est le Préfet qui décide où et comment construire, choisit le bailleur et attribue les logements du contingent communal aux publics prioritaires du département ! Au final, les logements exigés seront tout de même réalisés, au plus vite, sans concertation ou projet urbain qualitatif ! Je laisse chacun juge de ce qu’il convient de faire …

Ce contexte m’a amené à adopter et faire mienne une « mantra » chère à Jean de La Fontaine illustre fabuliste s’il en est, « Aide toi, le ciel t’aidera ».

Comment s’aider soi même ?

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CDG Express, merci de ne pas oublier les usagers du quotidien, y compris ceux de la ligne P

Des usagers, gare de l’Est, à Paris. Christian Hartmann / Reuters

Le Conseil Municipal de Trilport a voté une motion relative au CDG Express (voir plus loin), tant ce projet de liaison concerne directement les territoires desservis par la ligne P ! Rappelons simplement que cette liaison reliera la plate forme aéroportuaire de Roissy à une Gare de l’Est, déjà bien surchargée !
Si nous ne sommes pas, à priori, contre son principe, encore faut il qu’elle ne perturbe pas la priorité donnée aux usagers du quotidien, qui ne doit pas qu’un slogan sans lendemain, mais bien une réalité concrète. De quels usagers parle t’on ? De ceux des lignes K, E et P du transilien, sans oublier les 900 000 voyageurs / jour du RER B, soi bien plus d’un million de personnes, excusez du peu !

Il est scandaleux et inconcevable que les territoires desservis par la gare de l’Est, que ce soient ceux de la ligne P, pourtant déjà bien sinistrée, des TER des Hauts de France ou du Grand Est aient été écartés de la « concertation » déclenchée en catastrophe par le Préfet de Région à la demande d’Elisabeth Borne, Ministre des Transports.
Dans son « rapport » de 11 pages, le Préfet Cadot n’évoque pas une seule fois l’impact pour les usagers actuels et futurs de nos lignes (plus de 120 000 usagers jours pour la seule ligne P), des conséquences sur un éventuel développement d’offre pour nos territoires du choix de la gare de l’Est !

Soulignons que cette concertation de la dernière minute fait suite à des critiques plus formelles sur l’absence d’études d’impact actualisées. Des remarques exprimées à la fois par le député Philippe Duron, dans le rapport du 20 septembre 2016 rédigé au nom de la « Commission Durable et de l’Aménagement du Territoire » de l’Assemblée Nationale, ou de l’Autorité environnementale, qui dans son avis du 6 avril 2016, qui considère que « l’étude d’impact est, du fait du choix du maître d’ouvrage, identique à celle présentée initialement à l’enquête publique conduite en 2007, qui ne décrit pas complètement le projet (…), et n’a pas été actualisée, ni pour tenir compte des modifications de l’environnement du projet, ni pour tenir compte des évolutions réglementaires ». A croire que rien n’est changé en Ile de France, depuis 2007 !

Dans son rapport final, le représentant de l’État laisse cependant poindre quelques motifs de préoccupation « légitimes » : notamment au sujet des « plans de transports de substitution » pour les « coupures longues » nécessaires lors des nombreux travaux prévus dans le secteur. Pour faire simple et plus direct, il s’agit ici des liaisons bus devant remplacer les trains alors que toutes les routes de ce secteur de la région parisienne sont archi-saturées aux heures de pointe ! Bonjour la galère !
Le Préfet de Région souligne notamment l’absence de « stratégie à ce sujet » de la part de SNCF Réseau sur la période 2021-2024. « Au-delà de 2019 et 2020, le maintien de conditions de transports du quotidien non dégradé en phase de travaux, notamment pour les RER B et D, n’est pas à ce stade garanti ». Comment s’étonner de l’inquiétude des élus et représentants des voyageurs du RER B si bien exprimée dans ce petit montage vidéo réalisé par la mairie de Mitry Mory

Pourquoi une telle motion et quel rapport avec la ligne P et Trilport ?

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