Non aux 210 camions jours de la décharge Suez

J’ai remis à la Commissaire Enquêteur de l’enquête publique relative au projet de décharge de Suez, les observations de la ville de Trilport et une pétition qui en moins d’une semaine a réuni plus de 750 signataires s’opposant à la démesure du projet.
Nous partageons la conviction que ce projet transformerait nos rues en véritable enfer avec une fréquence de plus de 200 camions / jour soit environ un camion toutes les 3 minutes) s’ajoutant à tous les autres …

Je n’ai découvert cette initiative que tardivement, Trilport pourtant impacté directement du fait du trafic poids lourds projeté ne figurait même pas dans le périmètre d’une enquête publique se déroulant jusque-là en mode « plus que confidentiel ».
Il est vrai que le mois de mai, entre vacances scolaires et ponts, n’est guère propice à la mobilisation collective.

Aussi, j’ai joué le rôle de lanceur d’alerte au regard des conséquences potentielles de ce projet sur la qualité de vie de mes concitoyens et des risques de paralysie routière de nos territoires, Trilport constitue de fait une véritable plaque tournante du trafic routier du département.

Si certaines collectivités peuvent y trouver un intérêt financier immédiat selon le volume du tonnage traité, il est important de mettre en perspective la démesure des objectifs poursuivis et leurs conséquences sanitaires et environnementales sur le moyen et long terme.
L’ambition de Suez est effectivement de traiter sur ce site enclave les gisements de déchets industriels du BTP de toute l’Île de France et du Grand Paris, et ce durant 28 ans. Elle prévoit d’aménager un « trou » de 8 millions de m3 permettant d’accueillir à terme 235 000 tonnes / an de déchets dits non dangereux, 100 000 m3 / an de déchets inertes puis « grâce » au déploiement de nouvelles plateformes de traiter les résidus d’incinération à forte teneur en métaux polluants.
Conséquence : la multiplication des volumes traités comme leur natur sur le site, acheminés chaque jour par des norias de camions de tout tonnage dans les deux sens : aller et retour.

Soulignons les dégâts environnementaux irréversibles sur un site localisé à proximité de la réserve naturelle régionale du Grand Voyeux, véritable paradis pour la faune et la flore, aucune étude prospective d’impact sur la proximité des deux sites, en soulignant également que la décharge est située sur une zone humide.

Je suis d’autant plus mobilisé que dans ce projet nos territoires et leurs habitants ne sont pas respectés et traités comme partie négligeable.
Précision, l’essentiel des futurs déchets proviendront majoritairement de l’Ouest et du Sud parisien ; ce que ne manque pas de souligner le Plan Régional de Prévention et de Gestion des déchets (PRGD) qui préconise pourtant et fort logiquement de se rapprocher des « gisements ».
Solution non retenue par Suez qui disposent pourtant de sites plus accessibles, y compris par route, et proches de Paris.
Je m’interroge sur les raisons du choix d’un site enclavé et éloigné des axes importants de circulation.

La Seine et Marne comme nos communes n’ont pas pour vocation à devenir les décharges du Grand Paris, pour lequel nous donnons déjà collectivement beaucoup, que ce soit en contraintes multiples et quotidiennes ou encore en matière fiscale sans grand retour positif.
La cupidité a des limites, il n’est pas entendable que les profits des uns reposent sur des modèles économiques basés sur le fait que les nuisances occasionnées dans nos territoires (sanitaires, sonores, environnementales, cadre de vie) sont totalement insignifiantes et négligeables, surtout lorsque ces contraintes sont totalement déraisonnables, au regard du sous dimensionnement manifeste des rues du Centre Ville de Trilport pour cette nature de trafic.

Il s’agit pour nous d’une question vitale. Les Trilportais ne s’arrêteront pas à la seule enquête publique, loin s’en faut, vu l’enfer qui les attend dans le cas où ce projet se concrétiserait.

Quelle sont nos principales observations ?

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Démission du Maire de Saint-Brevin : évidemment #solidaire

Yannick Morez, Maire démissionnaire de Saint-Brevin les bains devant ses voitures et sa maison incendiées (photo : Jean-Yves Rigaud / correspondant local)

Les raisons qui ont mené mon collègue Yannick Morez, maire de Saint-Brevin à démissionner me consternent. Autant d’engagement quotidien et de dévouement pour un tel retour est inconcevable, inadmissible, au combien décourageant. Sa démission constitue une alerte républicaine qui se doit de nous interpeller tant elle est lourde de sens.

De tous les mandats celui de Maire est certainement le plus passionnant. Nous sommes résolument dans l’action et le concret, alors que tant et tant sont dans les mots et les postures.
C’est aussi le plus exposé, surtout pour un Maire de Petite Ville qui vit dans sa ville, en première ligne et affronte, trop souvent esseulé faute de moyens, les problèmes quotidiens rencontrés, la détresse humaine à laquelle il est confronté, les aléas à surmonter, le manque de moyens pour agir et faire, les combats à mener pour défendre des territoires parfois malmenés, les injonctions contradictoires en provenance de l’état à appliquer … Que ceux qui doutent en parlent à nos familles ou à nos collaborateurs.
La mission d’un élu local est de « faire société » aux coté de ses concitoyens, de les accompagner dans les moments heureux ou la peine, la douleur lorsqu’elle survient, parfois même la colère. Le maire directement accessible, à portée d’engueulade, représente, qu’il le veuille ou non, un symbole d’autorité qui en fait potentiellement une cible privilégiée et le bouc émissaire de tous les maux de la société sur lesquels il n’a pas de prise et ne peut grand chose.

Notre pays est en souffrance, face aux multiples transformations auxquelles il est confronté et qui semblent s’accélérer, il navigue littéralement « entre deux eaux », celui du monde d’avant et celui à venir.
Jamais pourtant nous n’avons eu autant besoin de « faire société » ce qui nécessite le concours de chacun. Les Maires l’ont prouvé au moment du COVID, en redonnant toute sa place à l’action publique de proximité face aux OVNI institutionnels XXL impuissants car totalement déconnectés des besoins et de la réalité du terrain.
Le combat d’un élu local est d’agir chaque jour, afin de mobiliser, animer, impulser les solidarités et dynamiques territoriales qui irriguent un territoire et de combattre inlassablement cet « aquabonisme » mortifère, insidieux, démobilisateur et contagieux.

Ne nous y trompons pas, chacune de nos communes, constitue un Saint Brévin en puissance et peut, du jour au lendemain, devenir la cible d’activistes dont le seul objectif est de semer la discorde y compris s’ils n’y habitent pas.

Parfois, la coupe est pleine et la ficelle casse. C’est ce qui est arrivé à notre collègue de Saint Brévin. Un maire est avant tout un être humain, y compris s’il constitue de fait, encore plus aujourd’hui qu’hier, la clé de voute de la cohésion de nos territoires.

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L’urgence de l’essentiel … Bonne année 2023

2023 nous voit renouer enfin avec les cérémonies des vœux qui vont occuper élus et acteurs du territoire durant tout le mois de janvier. J’ai « ouvert le bal » de ce nouveau cycle, Trilport organisant traditionnellement cette manifestation le premier jeudi de l’année.
Cérémonie particulière, ces vœux étant les premiers de ce mandat municipal suite à l’interruption de deux ans due au COVID, autant dire une éternité. Une crise sanitaire qui nous a irrémédiablement transformé que ce soit à titre individuel, familial ou collectif, nos repères de vie ne sont effectivement plus tout à fait les mêmes depuis.

Placée en première ligne, les élus locaux ressentent ce sentiment de mal vivre diffus qui remonte. Nous n’avons jamais eu autant besoin de « faire société » et sommes confrontées dans nos villes, non seulement aux conséquences toujours perceptibles du COVID mais à la montée des individualismes et du repli sur soi dans un contexte il faut le reconnaître plus qu’ anxiogène.
La société s’effrite, se fracture, s’inquiète, une crise de sens qui se double également d’une terrible angoisse envers l’avenir et 2022 n’a en rien atténué une telle perception, bien au contraire !
Nos pays ont connu ces derniers mois une multiplication des épisodes météorologiques extrêmes (canicules, sécheresses, pluies et orages torrentiels …). En 2022 la planète a manifestement passé un cap et nous l’a fait savoir avec fracas.
Une crise environnementale aiguë doublée d’une crise géopolitique majeure avec l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Poutine et son cortège d’horreurs, de drames et de douleurs. Une guerre à moins de 2500 kilomètres de nos frontières. Nous nous devons d’avoir une pensée pour le courage du peuple ukrainien qui subit un dramatique hiver, le prix de sa liberté actuelle et future, sans doute également un peu de la nôtre.
Une des nombreuses conséquences de ce terrible conflit est l’explosion des prix de l’énergie qui perturbe et gage d’autant nos capacités d’action respectives et déclenchent un effet domino …
Enfin, l’histoire bégaye parfois, le COVID made in China se rappelle à notre bon souvenir et nous renvoie à des dépendances que nous commencions déjà à oublier …
Pas à dire, ce sentiment d’inquiétude en l’avenir repose sur des bases solides étayées par des faits objectifs … Où sont les perspectives ? A nous acteurs locaux de les créer dans chacun de nos territoires

Oui évidemment les habitants ont besoin de services, d’infrastructures et d’équipements publics pour vivre au quotidien, mais plus que jamais de dynamiques sociales et de solidarités de proximité, tant elles contribuent à leur épanouissement, constituent un élément clé de la cohésion de nos communes et préservent leur capacité à bâtir des perspectives partagées.
Le COVID a démontré toute l’importance des acteurs du terrain en première ligne, il est vital qu’ils puissent toujours , y compris en situation de crise, alimenter la capillarité des métabolismes urbains de nos territoires afin d’éviter que ceux ci ne dépérissent.
Les modèles XXL, sans véritables racines, désincarnés et lointains, considérés autrefois pourtant comme l’alpha et oméga de l’organisation territoriale et de la gouvernance publique ont démontré toutes leurs limites durant la crise sanitaire. « Less is more »

2023 sera placée sous le signe de la sobriété, partout en France, c’est à la fois une nécessité environnementale et budgétaire, tant les finances de beaucoup de nos collectivités sont tendues. Nos villes sont confrontées au défi de faire toujours plus avec beaucoup moins, le moment de rappeler une réalité : les habitants sont de moins en moins contribuables mais de plus en plus usagers, et nos budgets ont le plus grand mal à répondre à leurs demandes, notamment dans la situation en mode dégradée d’aujourd’hui. Encore heureux, ils sont toujours citoyens, mais jusqu’à quand ?

« À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. » a écrit Edgar Morin, centenaire à l’esprit toujours aussi vif et clairvoyant qui a si bien cerné toute la complexité de l’époque.
Qu’il soit rassuré, aucun souci à priori, l’essentiel à retrouvé nos coordonnées et nos adresses et se rappelle à nous avec gravité …
Depuis le COVID, nos territoires se sont habitués au vent mauvais et fait leur le mot résilience qui selon le Larousse est « la capacité d’un écosystème, d’un biotope ou d’un groupe d’individus à se rétablir après une perturbation extérieure »
Question perturbations extérieures, nous avons été servis ces derniers mois ! 2022 a été non seulement perturbée mais plus que perturbatrice, et ce, de janvier à décembre.

Il nous faut plus que jamais nous adapter, qualité qui devient une seconde nature désormais, quasiment gravée dans notre ADN commun, aussi je ne doute pas de notre capacité collective à relever les prochains défis que nous réserve le futur, et en premier lieu déjà ceux de 2023

Notre rôle, surtout aujourd’hui, est d’ouvrir localement des perspectives, d’élargir le champ des possibles pour nos habitants et de nous mobiliser pour, au quotidien, améliorer le présent sans oublier pour autant de préparer l’avenir.

Là est bien l’essentiel, Là est bien l’urgence.

Bonne et heureuse année 2023 à toutes et tous.

Où l’on reparle de la ligne P, coté gare …

« Il n’y a de richesses que d’hommes » Jean Bodin, médiéviste, lire femmes et hommes …

Depuis quelques semaines la rumeur d’une fermeture de la gare de Trilport persiste, y compris si elle est infondée. Le sujet mérite cependant d’être approfondi en transparence et replacé dans le contexte plus global du contrat de concession liant l’autorité organisatrice, Ile de France Mobilités, et son concessionnaire, la SNCF.

Chaque nouveau contrat d’exploitation donne inévitablement lieu à une relecture des missions et exigences attendues par l’autorité organisatrice et une attribution de moyens financiers pour les atteindre. C’est le cas pour la période 2020-2023 qui a été très grandement perturbée par le COVID et a laisse une facture considérable à la Région.
Tout renouvellement se traduit également par de nouveaux objectifs de qualité de service et d’offre ferroviaire et la mise à jour de toute une batterie d’indicateurs d’évaluation (ponctualité, respect de la desserte des gares, garantie des fréquences des trains annoncées, système de bonus/malus … ). Outre le doublement des investissements consentis par la région sur le réseau durant la période la SNCF s’est engagée a maîtriser les coûts et adapter offre de transport et services fournis en gare au contexte financier contraint.

C’est dans ce cadre contractuel qu’intervient le projet « nouvelle offre de services en gare » initié par Transilien et négocié âprement depuis quelques mois par la direction et les syndicats qui y abordent des sujets aussi chauds que la fermeture de nombreux guichets, le redéploiement des ressources humaines sur d’autres missions et la création d’équipes dites « mobiles » dont la mission est de se déplacer dans les gares d’une ligne donnée en fonction des incidents ou de l’affluence des usagers.
Autre élément à prendre en considération, l’ouverture prochaine à la concurrence qui n’est pas sans incidence sur la rationalisation des services mise en œuvre par la SNCF.

Soulignons que présence humaine en gare constitue une véritable priorité pour les élus et les usagers qui considèrent que l’humanisation fait partie intégrante de l’offre de transport, au regard de la place de choix des gares dans la chaîne des mobilités. Elles constituent des éléments structurants majeurs de nos territoires et un enjeu de sécurité évident que ce soit pour les usagers ou les infrastructures du réseau au sens le plus large.
Cet objectif nécessite, vigilance, surveillance, entretien et maintenance. Beaucoup d’entre elles sont devenues de véritables pôles multimodaux, et elles concentrent différentes problématiques : surveillance de l’infrastructure, sécurité, médiation, information, accompagnement de publics fragilisés, veille sur la maintenance et l’entretien des locaux, des quais et abords, enfin in fine fonction commerciale.

Qu’en sera t’il d’ici quelques mois pour la gare de Trilport ?
Au regard de mon implication sur les problématiques liées à la ligne P et aux mobilités en général, j’ai demandé à la SNCF et à Ile de France Mobilités des précisions sur les mesures envisagées dans le cadre du projet « d’adaptation des services en gare », compte tenu des spécificités de la gare de Trilport (pôle multimodal, rupture de charge entre deux lignes …).

Après réception du projet initial, j’ai fait valoir mes arguments sur les propositions parvenues, fait part de certaines réserves ou oppositions et émis quelques pistes de réflexion. Je me félicite du dialogue constructif initié en amont que ce soit avec l’autorité organisatrice et l’opérateur dans l’attente évidemment des arbitrages qui suivront.

Qu’en est il concrètement ?

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L’écoquartier de l’Ancre de lune sur orbite

Déambulation de la délégation ministérielle dans la ville

Le déplacement ministériel qu’Emmanuelle Wargon a consacré à l’écoquartier de l’’Ancre de lune de Trilport souligne que cette opération est reconnue désormais comme un véritable enjeu par l’État au plus haut niveau; il n’est pas si banal que la Ministre du logement réserve toute une demi journée à une telle visite sur son agenda.
Si cet écoquartier intègre toutes les dimensions sociale, urbaine, environnementale du concept, une de ses singularités est d’être porté depuis l’origine par une petite ville désirant simplement rester maitre de son développement futur, préserver ses valeurs et son identité comme sa proximité directe avec les espaces naturels et agricoles.
Un des objectifs des élus est d’éviter que Trilport ne devienne la proie des promoteurs et un espace de relégation, mais qu’au contraire elle attire les talents qui font d’une ville durable, une ville désirable. Objectif ambitieux certes, mais sans ambition qualitative et humilité (les deux vont de pair) il n’est guère possible d’arriver à bon port.

En 2006, jeune maire (qualité éphémère et bio dégradable) je me suis retrouvé confronté à la nécessité d’accueillir de nombreux nouveaux habitants du fait de la loi SRU ; autant je partageais les objectifs d’un texte destiné à favoriser solidarités et mixités sociales, autant l’absence d’ambition qualitative comme les modalités de mise en oeuvre me sont apparues préjudiciables.
Un Maire « exemplaire » aux yeux de l’État d’alors se devait de déployer dans les meilleurs délais des opérations urbaines de grande envergure (situées en périphérie généralement), accueillant 100% de logements sociaux afin d’apporter la réponse quantitative attendue et dans le bon timing. Je n’ai jamais été persuadé que ce mode opératoire soit la meilleure garantie d’aboutir à une mixité épanouie ! Aussi j’assume de ne pas avoir été exemplaire, ne souhaitant pas recréer de nouveaux ghettos dans ma ville, d’autant que le zonage imposé par l’Etat central, malgré l’aide de ses services départementaux a constitué un lourd handicap toutes ces années devenant un véritable boulet entravant singulièrement notre action comme celle des bailleurs agissant sur la ville. Il me semblait également essentiel de laisser le temps à « la greffe urbaine de prendre » en mettant en place les conditions d’une véritable mixité sociale et générationnelle.

Aussi, j’ai proposé à l’équipe municipale d’explorer la piste des écoquartiers, démarche totalement iconoclaste en 2006, qui a beaucoup fait sourire dans les villes voisines. Trilport était déjà engagée sur la voie de la ville durable (1ere commune d’Ile de France à avoir initié un Contrat Régional totalement HQE et de moins de 5 000 habitants à avoir initié un Agenda 21 ), nous ne partions pas d’une page blanche.
Afin d’être le plus en résonance avec le territoire, nous avons initié un long cycle de concertation avec les partenaires institutionnels, les acteurs de terrain ou du monde économique et agricole, des habitants (riverains notamment de la friche sur laquelle était prévue l’implantation du projet urbain).
Cette démarche collaborative de plus de deux ans a favorisé l’émergence d’un projet de territoire authentique, accepté par les habitants, les élections municipales successives le soulignant, tant nos opposants ont utilisé l’écoquartier comme argument électoral « massue ».

La qualité et l’originalité de la démarche ( rien ne vaut la sagesse collective), les ambitions qualitatives développées ont permis à Trilport d’être la plus petite ville lauréate de l’appel à projet « Nouveaux Quartiers Urbains » (ou NQU) lancé par la Région Ile de France en 2009, pourtant fléché essentiellement pour les grandes ville. Nous avons la même année noué un partenariat stratégique avec l’Établissement Public Foncier d’Ile de France, sans qui rien n’aurait été possible, tout en refusant diverses propositions de promoteurs.
Afin de garantir ambitions environnementales et concertation, la commune a opté pour la création d’une Zone d’Aménagement Concertée ( ZAC) et lancé une consultation. Parmi les 4 propositions d’aménageurs, nous avons sélectionné le projet nous apparaissant comme le plus respectueux du cahier des charges (défini dans un référentiel durable) élaboré par Françoise Hélène Jourda pour l’AFTRP et signé le contrat de concession avec cet aménageur en 2012.

Ce travail de réflexion de fond comme les multiples études techniques réalisées ont permis de définir un périmètre cohérent, composé de plusieurs secteurs : zones résidentielles, infrastructures liés aux mobilités (pôle gare), espaces destinés à l’animation sociale et à l’activité économique …

Nous poursuivons la réflexion collective autour de trois objectifs clairs :

  • Contextualiser projet et approche afin d’être le plus en résonance avec le territoire,
  • Agir sur une performance environnementale globale, laissant de coté « green tech » et « green washing », intégrant usages des habitants, fonctions de la ville, proximité habitat / gare, origine des matériaux utilisés, protection des espaces agricoles et naturels ;
  • Conforter lien social et mixités, qu’elles soient générationnelles (une ville pour tous les âges), sociales (répondant aux objectifs de la loi SRU) ou fonctionnelles afin de préserver une activité économique, commerciale (commerce de proximité) et servicielle.

Année clé, 2016, durant laquelle l’Ancre de lune a glané deux distinctions prestigieuses : le label national et celui de la Région Ile de France, « Quartiers innovants et écologiques ». Soulignons le soutien constant de la Région Ile de France, de Jean Paul Huchon (2009) à Valérie Pécresse (2016), ce qui souligne l’intérêt de cette opération pour le territoire.

Suite à des interrogations soulevées lors de la visite ministérielle, j’ai jugé utile de revenir sur certains points essentiels :

  • Pourquoi  » reconstruire la ville sur la ville ». Quels obstacles avons nous du surmonter ?
  • Comment le choix du chanvre s’est il imposé ?
  • Quel projet social pour un écoquartier comme l’Ancre de lune ?

Pour en savoir plus

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Johannes der Europäer

La fin de l’année approche tout doucement, l’heure n’est pas encore au bilan, cependant le moment me semble propice pour revenir sur un évènement qui m’a marqué durant ces dernières semaines, la célébration du 20eme anniversaire de notre jumelage avec Engen. Nous aurions du initialement le fêter l’an dernier, mais le COVID nous a obligé à reporter cette célébration à octobre 2021, lors du week end de la fête nationale allemande.

Après ces longs mois de confinement, c’est avec beaucoup de bonheur que nous acons renoué, en ce début d’octobre, avec le plaisir et la joie de se réunir entre amis, dans le respect absolu des gestes barrières.
Les liens entre les villes d’Engen et de Trilport remontent à 1987, année de l’appariement de nos deux collèges. Depuis, chaque année, des jeunes Allemands et de jeunes Français se rencontrent afin de découvrir leurs pays respectifs et nouent des liens d’amitié souvent durables.
Nous devons saluer l’action des enseignants des deux pays durant toutes ces années comme leur constance, c’est grâce à eux que ces échanges ont perduré, ils ont plus que contribué à creuser un sillon profond, dans lequel Johannes Moser Bürgermeister d’Engen et Michel Vallier alors Maire de Trilport ont glissé et semé en 2000 les graines de ce jumelage. Incontestablement depuis la greffe a bien prise, cela fait plus de 20 ans que nous partageons joie, bonheur, fêtes ou moments douloureux.

Vingt ans à l’échelle d’une vie c’est déjà un long chemin …

Je veux rendre hommage à mon ami Johannes Moser, Bürgermeister d’Engen, cet européen convaincu a noué toutes ces années des liens d’amitié, non seulement avec Trilport, mais également avec les villes de Moneglia (Italie) et Pannonhalma (Hongrie) auxquelles Engen est également jumelée.
Il a ainsi tissé patiemment de vrais liens entre nous, autant de fils d’europe, invisibles et imperceptibles mais bien présents …. Plusieurs délégations de Trilportais ont pu ainsi découvrir Pannonhalma et appréhender une toute autre vision de l’Europe.
L’action qu’il a mené me rappelle une citation de Wim Wenders dans les ailes du désir : « nous pouvons améliorer les images du monde et comme ça, nous pouvons améliorer le monde. » … Toutes ces années, incontestablement, Johannes et Ulrich Scheller le responsable « Städtepartnerschaft » d’Engen, véritable VRP de l’idée européenne, ont œuvré afin de faire de nos jumelages, l’image de l’Europe que nous portons ensemble avec passion : celle des citoyens, du quotidien, de la proximité, de la solidarité, des échanges, de l’amitié, aux antipodes de la caricature technocratique tatillonne, impersonnelle et lointaine décrite par certains ne jurant que par les frontières hexagonales.

Partant du principe que  » les amis de mes amis sont aussi mes amis. » (Gotthold Ephraim Lessing, dramaturge et poète allemand 1767) je lui ai proposé d’associer à notre fête de jumelage, les Maires de Monéglia et de Pannonhalma présents à cette cérémonie, de signer ensemble une charte d’amitié entre nos quatre villes …

Ce qu’il a accepté …

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