Les enjeux du débat autour du Grand Paris …

 

20090312PHOWWW00102.jpgLes deux débats publics sur l' »Arc Express » et le « Grand Paris » permettent aux usagers d’avoir une clarification bienvenue et nécessaire sur le contenu des deux projets, leurs modalités comme leurs zones d’ombre …

Deux rappels toutefois, ces débats n’engagent aucunement les maîtres d’ouvrage (la Région pour Arc express, la Société du Grand Paris pour le Grand Huit), chacun restant libre de sa decision finale , et de la même manière cette procédure  ne constitue ni un lieu de décision ou de négociation, mais un simple espace d’information et d’écoute.

Entre les productions issues de la consultation internationale des architectes autour du Grand Paris et le projet preparé en catimini sans l’ombre d’une concertation par Christian Blanc, le secrétaire d’Etat au cigare (passion partagée avec le Président de la SGP M Santini), il y a plus qu’une difference, il y a un changement de paradigme.

Autre élément à prendre en compte, et au combien déterminant, le niveau du réseau actuel, qui est totalement saturé quarante ans après la création du RER. Le tout TGV est passé par, aspirant toutes les  ressources financières de la SNCF et de RFF. Une situation identifiée désormais par la Cour des comptes  «Entre 2001 et 2009, le trafic sur les réseaux du transport régional a augmenté de près de 20% sans que les infrastructures évoluent en conséquence», indique t’elle dans le rapport qu’elle a consacré au système de transport parisien.

Un constat presque incompatible avec le projet gouvernemental, vu le contexte de rarefaction de l’argent public qui caractérise la période actuelle. Si effectivement la Société du Grand Paris accapare les financements dédiés au transport public en Ile de France, rien ne pourra se faire ailleurs, un élément determinant dans ces débats. Le STIF et la Région ont décidé d’injecter 18 milliards dans une rénovation du réseau actuel car l’urgence est bien là.

L’avis négatif du conseil d’Etat sur le Schéma directeur d’Ile-de-France ne simplifie pas la donne, loin s’en faut, la plus haute juridiction administrative a estimé que le vote des lois Grand Paris et Grenelle 2 rendait caduc le document régional.  Plusieurs solutions dés lors sont possibles pour le gouvernement : passer outre cet avis (il n’est que consultatif), légiférer et valider  le Sdrif, ou relancer la procédure … Et il y a urgence, car désormais le  document d’urbanisme se référence est celui … de 1994 !!!

 

Quelle contribution peut on apporter à ces débats ? Notamment et surtout lorsque l’on reside en grande couronne, car il faut se garder de ne laisser aucun territoire sur le chemin, telle est la question  ?

 

 

 

Un réseau de transport exsangue

La Cour des Comptes souligne que si les investissements de la RATP ont considérablement augmenté ces dernières années, la SNCF et RFF ont négligé de rénover le réseau francilien.
Conséquence directe de ce sous-investissement, la degradation de la qualité du service aux voyageurs. Didier Migaud le premier Président estime que dans ces circonstances, «l’importance des besoins justifie qu’une priorité soit donnée aux projets de modernisation des lignes existantes et à des extensions limitées du réseau».

Les sages de la Cour suggèrent donc de prendre le temps de la réflexion, «tout est une question de phasage dans le temps».

 

Question centrale : le financement

Concernant le  projet gouvernemental, les plus grandes incertitudes règnent, tant au niveau des 24 milliards nécessaires au financement de l’infrastructure que sur le cout de la gestion. Qui paiera?

Gilles Carrez, le rapporteur UMP du budget à l’Assemblée nationale a exploré des pistes de solution, elles sont plurielles et ont un point commun, elles risquent de faire mal : augmentation du versement transport payé par les entreprises, de la contribution versée par les usagers, croissance du nombre d’usagers, plus tout un cocktail  de taxes et de recettes variées …

Rappelons que le versement transport payé par les entreprises est trop peu modulé et ne tient pas assez compte du degré de  service rendu par le réseau : un employeur bien desservi, a le même VT qu’un employeur qui l’ait beaucoup moins. En plus de l’inégalité de cette solution, cela incite les employeurs à se localiser dans les zones les mieux desservies, une situation qui aggrave les inégalités territoriales, et les déplacements pendulaires entre grande couronne et region parisienne.

D’autre part, Gilles Carrrez conteste les deux sources de financement privilégiées par le gouvernement : la taxation des plus-values foncières créées par l’arrivée du metro et l’emprunt qui devra boucler le budget avec un objectif de réalisation global de l’ensemble, fixé à 2020 ! Sur ce dernier point, Gilles Carrez se range à l’avis de la Cour des Comptes et préconise également de phaser les investissements.
D’autant que certains couts ne semblent pas entièrement estimés : le nombre de gares, leur prix en fonction des configurations finales mises en place  …  Deux faits également qui incitent à la plus grande prudence budgétaire : les recettes fiscales espérées sur les opérations immobilières autour des stations du futur « grand metro » risquent fort vu le contexte actuel d’être des plus limitées, et recourir à un emprunt de cette importance (21 milliards) semble incompatible avec la politique de réduction de la dette publique.

Encore faut il faire fonctionner le futur “grand 8” et exploiter les 150 kilomètres de lignes qui vont se rajouter au réseau actuel : nouveau matériel roulant, gares et personnel supplémentaires ! Rappelons que si la Société du Grand Paris (SGP) assure l’investissement, le fonctionnement devrait être du ressort du Syndicat des  transport d’Ile-de-France (Stif).

 

Le projet défendu par la région est plus modeste, n’atteignant que 60 kilomètres environ. Pour le faire fonctionner, le STIF  envisage certaines ressources: augmentation du prix usager, du versement transport des entreprises et des contributions des collectivités, mais dés lors une question se pose, comment le STIF pourrait il absorber en plus la charge des 21 milliards d’euros de dettes du metro du Grand Paris ?

Pour l’heure, force est de reconnaitre que la rocade Arc Express, est intégrée au plan de mobilisation de 18 milliards destiné à remettre les transports de la région à niveau. Si la région réclame la participation de l’Etat (Grenelle 2 ?), elle peut également emprunter dans le cas où ce dernier lui ferait défaut.

 

Un rapprochement entre les deux projets ?

Jean-Paul Huchon, a pris l’initiative d’esquisser un rapprochement entre les deux projets. S’il a souligné leurs complémentarités, il a tenu à rappeler le rôle dévolu par les lois de decentralisation à sa collectivité, notamment sur les compétences du STIF, unique autorité organisatrice des transports compétente en Ile de France.
Il propose de recourir à une mesure legislative pour approuver le SDRIF et sortir du bourbier actuel. Dans le meme temps il propose un plan de financement comprenant les contributions de l’État, des collectivités territoriales ainsi que les nouvelles ressources attendues en s’inspirant des solutions avancées par le rapport Carrez.

Cette proposition permet d’envisager une mise en oeuvre rapide des opérations du plan de mobilisation permettant de réaliser, jusqu’en 2025, un projet commun de métro automatique et de dessertes ferroviaires. Dans cet objectif il propose des aménagements au projet initial d’Arc Express permettant de se connecter au réseau dit du “Grand Paris”, de desservir les aéroports, désenclaver des territoires de l’est de l’agglomération améliorer l’offre de transports de la grande couronne.

 

Grand Paris avez vous dit ?

Paradoxalement, si l’Arc Express régional n’est en rien révolutionnaire, et apparait comme une adaptation du réseau actuel, la solution proposée par le gouvernement parait finalement assez anachronique, nous ramenant à l’époque de la France du Général et de l’Ile de France de Deleuvrier, lorsque l’État jacobin décidait de tout, notamment des zones à urbaniser en priorité et des grands ensembles. Nous sommes de fait plus prés d’un RER, que d’un metro, le réseau proposé desservant quasi exclusivement l’espace périurbain.

Le plus problématique cependant et je regrette qu’il n’apparaisse pas plus dans ce débat, et qu’à priori aucune étude de faisabilité et de rentabilité préalable n’a été menée, et la viabilité économique de certaines lignes reste encore trés incertaine. Où apparait  l’évaluation de l’intérêt économique et social d’un projet de 24 milliards, au niveau des  usagers ?

Aucune expertise ou contre expertise indépendante n’a eu lieu, ce qui peut surprendre surtout lorsque l’on atteint de tels montants de financement. Certaines estimations dans ce contexte décoiffent :

  • les capacités de pointe sont estimées à 20 000 voyageurs par heure entre Saclay et La Défense, alors qu’actuellement les échanges entre ces zones sont de l’ordre de 20000 voyageurs par jour, tous modes confondus (y compris voiture),
  • comment 160 km de lignes sur un territoire cinq fois moins dense que Paris et la petite couronne peuvent elles générer un trafic égal à la moitié du trafic du métro parisien (200 km de lignes) ?

Les problèmes vécus aujourd’hui par les franciliens sont pourtant identifiés : qualité de service insuffisante, saturation des lignes (notamment de RER), absence de liaisons entre banlieues. Un constat qui peut avoir des conséquences encore plus dommageables aprés la réalisation de cette nouvelle infrastructure, surtout si le nouveau réseau occasionne, ce qui est probable,  des trafics supplémentaires sur des lignes déjà saturées aujourd’hui.

Autre point préoccupant, le projet de réseau de transport du Grand Paris n’aborde le réseau existant que sur l’angle de la connection (pôles d’échange, les gares), pourtant le réseau actuel constituera toujours la dorsale support des déplacements en Ile de France.

 

 

Une évidence s’impose, la prochaine élection présidentielle sera déterminante sur l’avenir du Grand Paris, et le choix de son mode de transport en commun. Gageons cependant que le bons sens prévaudra et qu’avant ce scrutin, un seul réseau soit décidé par les deux protagonistes de ce débat (gouvernement et région). La décision sera certes politique mais dépendra également de la santé économique et budgétaire du pays, par stricte application du principe de réalité.

Le projet de « Grand Huit », qui s’inspire de la ville linéaire pronée par Arturo Soria y Mata définissant la circulation comme moteur de l’urbanisation (« l’urbanisme des réseaux »), est finalement proche du schema francilien initié en 1965 avec les villes nouvelles connectées  au réseau RER. Pourtant la métropole post-Kyoto telle qu’elle est portée par les différents architectes du Grand Paris exige bien plus qu’un super RER …

Limiter une problématique urbaine de cette importance et de cette complexité à un simple réseau de transport parait  pour le moins réducteur et insuffisant …
Si on rajoute cette réflexion à l’émergence d’une structure telle Paris Métropole, de nouvelles problématiques apparaissent, il faut relever une kyrielle de défis : gouvernance, inégalités territoriales, logement, étalement urbain, développement économique de l’Ile de France sur de nouveaux secteurs stratégiques (informatique, biotechnologies, économie verte …) et/ou territoriaux (je pense notamment à la Seine et Marne) …Ils auront une incidence directe sur les besoins en mobilité et vont faire émerger un polycentrisme qui risque de changer considérablement le contexte régional. De la ville auto centrée d’hier  à la ville neuronale, c’est plus qu’un changement d’échelle, c’est une révolution copernicienne qui s’esquisse …

Tout l’éco système régional est à remettre à plat, et doit tenir compte de l’impératif écologique qui désormais caractérise notre region : développement de la bio diversité, préservation des zones naturelles,  nouvelle approche de la densification de l’espace urbain …

 

2 grands débats publics pour 1 Grand Paris

debat_public_accro.jpgChaque collectivité francilienne est actuellement invitée à participer à la concertation organisée par la Commission nationale du débat public, relative aux deux projets de métro automatique de la region capitale  : le métro du Grand Paris défendu par  l’Etat et l’Arc Express proposé par la region et le STIF.

Ce débat public constitue une vraie première, imposant de fait, pour que chacun y voit plus clair, une transparence totale de l’information sur les enjeux, le financement, les contraintes de chaque projet et la prise en compte des différents points de vue des acteurs du terrain, concernés par la problématique, qu’ils interviennent d’ailleurs sur le champ économique, politique, social, institutionnel ou associatif …

Autant les atteintes à la démocratie et à la séparation des pouvoirs depuis 2007 se multiplient, autant il est réconfortant de souligner le coté exemplaire de cette procédure de consultation publique.
Chacun peut mesurer le chemin parcouru depuis 1976, date à laquelle avait été introduit l’étude d’impact permettant de prendre connaissance des conséquences environnementales d’un ouvrage et la loi Barnier (1995),à l’origine de la création de la Commission nationale du débat public (CNDP).

 Deux dossiers à priori « concurrents » sont proposés actuellement au débat public, avec un objectif à priori commun : faciliter les déplacements des 12 millions d’habitants de la région capitale et des visiteurs occasionnels dans les «prochaines décennies :

  • celui présenté par le gouvernement “ le Grand Paris”, double boucle de métro automatique de 130 kilomètres, est estimé à 23 milliards d’investissements, qui devrait desservir une « quarantaine de gares » et permettre la liaison rapide de « huit pôles majeurs de développement » 
  • celui présenté par le syndicat des transports d’ldF (Stif) , « l’Arc Express », , qui représente  60 kilomètres, coute 6 milliards d’investissement et dessert une cinquantaine de stations. Ce cout est indicatif cependant, ce projet étant intégré au « plan de mobilisation » de 18 milliards d’euros portant sur l’ensemble du réseau francilien, plus que fatigué.

Afin de permettre à chacun de ses débats de se dérouler au mieux, deux commissions distinctes ont été créées par le CNDP : une sur pour le Grand Paris,  l’autre sur l’Arc Express , 

Restons vigilant cependant, ce débat n’est pas qu’un débat technique, loin s’en faut, il est surtout politique. Beaucoup de spécilaistes trouvent pour le moins surprenant après les lois de décentralisation qu’un gouvernement intervienne dans des compétences expressement reconnues comme régionales.
Soulignons que grace à cette procédure de concertation, chaque citoyen disposera des éléments nécessaires à sa complète information. Bien sur, tout n’est pas sur la table  et il conviendra de décrypter les enjeux des débats dans une prochaine note, mais les éléments proposés sont trés intéressants et nombreux.

Handicap majeur de la procédure à souligner : le manque d’habitude des citoyens. En France, nous sommes encore peu habitués à nous exprimer sur des projets d’aménagement concernant pourtant notre quotidien au premier chef.
Ce débat public constitue une réelle opportunité pour les citoyens, une vraie chance par rapport à la triste image donnée par les parlementaires ces dernières semaines, abandonnant toute prérogative face à la volonté d’un seul homme. Signe inqiétant et symptomatique  de la véritable crise démocratique traversée par notre pays.

Avant de traiter dans une autre note, du fond des deux projets proposés,  il m’a semblé important de présenter les outils du débat public, ses acteurs, d’apporter quelques clés de lecture, tant l’existence de cette concertation constitue une innovation démocratique dont nous devons nous louer et que chacun peut et se doit de saisir …

Les outils du débat

La Commission Nationale du Débat Public

La CNDP créée suite à la loi Barnier a été installée le 4 septembre 1997 par Dominique VOYNET, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, son rôle est de décider s’il y a lieu d’organiser un débat public,  de garantir l’objectivité et la qualité de ce dernier, et de veiller aux modalités de son organisation grâce à une  commission particulière du débat public (CPDP)

Une organisation inspirée en grande partie du Bureau des audiences publiques sur l’environnement du Québec (BAPE). Cette création fait suite aux nombreux conflits occasionnés par les grands projets nationaux d’infrastructures des années 90 et 2000, concernant tant le transport (autoroutes, TGV), le nucléaire (EPR), les questions sanitaires (OGM), dont l’implantation était jusqu’alors imposée aux habitants, sans aucune concertation, contrairement aux directives européennes et à la prise en compte croissante de l’impératif écologique. Plus grave, les études d’impact étaient menées très souvent par les opérateurs eux mêmes (EDF, AREVA …), c’est tout dire ! Depuis, de nombreux débats publics  ont été organisés, dont le Projet de Ligne à Grande Vitesse Rhin-Rhône, branche Sud (2000), les projets de contournements autoroutier et ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (2002), projet de ligne à Très Haute Tension entre la France et l’Espagne …

La CNDP émet « tout avis et recommandations à caractère général ou méthodologique de nature à favoriser et développer la concertation avec le public” qui constitue désormais une phase obligatoire et permet aux citoyens de s’informer et de s’exprimer notamment sur les conséquences des projets présentés. En France, les dossiers retenus pour le débat public ne le sont que sur des critères exclusivement quantitatifs (importance de l’impact), ce qui dans certains cas peut être dommageable, des réalisations même modestes peuvent selon le contexte avoir des effets en cascade inattendus (effet papillon).

Selon la nature et l’importance du dossier qui lui est soumis (saisine), la CNDP décide de porter ou non le débat public, de mettre en place ou non, une comme les modalités de concertation à mettre en œuvre. 

En France, les dossiers retenus pour le débat public ne le sont que sur des critères exclusivement quantitatifs, non qualitatifs ce qui dans certains cas peut être dommageable, des réalisations même modestes peuvent selon le contexte avoir des effets en cascade inattendus (effet papillon).

Les cahiers d’acteurs

Afin d’alimenter le débat, la CNDP se doit de publier des contributions écrites, et des  “cahiers d’acteurs”,  dont la réalisation et la publication (plusieurs milliers d’exemplaires) sont prises en charge directement par le budget du débat public, et mis en ligne sur le site Internet. De tels cahiers permettent au public de bénéficier d’un point de vue different de celui du maitre d’ouvrage, d’une autre argumentation, qui complete ou infirme certains points du projet soumis au débat.

Les Acteurs du débat

Ce débat est animé par plusieurs acteurs notamment institutionnels, pour certains directement impliqués dans les projets présentés …

le Syndicat des transports d’Île-de-France ( Le STIF )

Cette structure, dont l’importance de l’action pour notre quotidien a occasionné plusieurs notes de ce blog,  chargé d’organiser les transports publics des franciliens, est l’émanation des collectivités locales d’Ile-de-France (Région, ville de Paris, départements franciliens) a pour mission de mettre en oeuvre les décisions de ces collectivités locales prises au sein de son Conseil d’administration. 

La Région et le STIF (Stif) ont lancé un Plan de mobilisation de plus de 18 milliards d’euros pour l’ensemble du réseau francilien. Son objectif : réaliser d’ici 2020 les projets indispensables au développement des transports en Île-de-France afin de répondre aux besoins des Franciliens à court, moyen et long terme.  Ce plan concerne les trains de banlieue (apparition du francilien, AGC …), la renovation des RER, le metro (lignes 13 et 14), l’accessibilité du réseau, les tramways, des TSCP, et l’ARC Express …

La Société du Grand Paris

Cet Etablissement public d’État à caractère industriel et commercial, véritable OVNI institutionnel, conséquence de la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, est le bras armé du gouvernement chargée de réaliser le métro automatique dit du Grand Paris, de gérer son financement estimé à 24 milliards d’euros, 

Pour ce faire, il doit concevoir, élaborer et réaliser le schéma d’ensemble du « grand 8 », les infrastructures projetées qui composeront le nouveau réseau : construction des lignes, ouvrages et installations fixes, aménagement des gares, acquisition des matériels roulants … Autre mission, apparemment secondaire, mais qui de fait suscite énormément d’interrogations des élus, la valorisation des territoires entourant les gares.

En théorie, les lignes, ouvrages et installations du réseau seront, après réception, confiés à la Régie autonome des transports parisiens (RATP) qui devrait en assurer la gestion technique, la SGP restant propriétaire du tout, jusqu’à sa dissolution. A contrario, le matériel roulant devrait être transféré en pleine propriété à l’Autorité organisatrice des transports en Ile-de-France (STIF) qui les mettra à la disposition des exploitants. Afin de financer ces travaux (24 milliards d’euros), la SGP compte sur une dotation de l’Etat de 4 milliards d’euros et sur un emprunt de 21 milliards d’euros.

Plus anecdotiquement, c’est le député-maire d’Issy-les-Moulineaux André Santini (Nouveau centre) qui a été élu mercredi président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris (SGP), après un boycott des élus de gauche, dénonçant un simulacre d’élection, du type de celle de l’EPAD de LA Défense, qui avait à l’époque défrié la chronique.

Le gouvernement

Si le Secrétariat d’Etat au Grand Paris, s’est volatilisé dans les volutes de fumée des cigares de Christian Blanc, il est bon de rappeler que ce porte feuille constituait une anomalie institutionnelle qui n’aurait jamais du voir le jour au regard des lois de decentralisation. 

Signe de décrispation ( ?), ce secrétariat d’Etat est un des grands absents du dernier remaniement, avec l’identité Nationale, et après Michel Mercier, chargé de l’Aménagement du territoire et de l’espace rural c’est désormais le Ministre de la ville Maurice Leroy, qui pilote désormais ce dossier 

 

Paris Metropole

Ce syndicat s’est invité au débat envers et contre l’opposition du gouvernement. La Conférence métropolitaine, réunie pour la première fois en 2006 à l’initiative du Maire de Paris, et singulièrement de son adjoint Pierre Mansat (voir plus loin), a été progressivement rejointe par des maires de l’agglomération parisienne de toutes tendances, constituant un espace de dialogue et de concertation entre les élus.

Cette Conférence métropolitaine fonctionne sur le mode du consensus, fait qui mérite d’être souligné. C’est plus de 170 collectivités qui participent désormais à ses  travaux. Les élus ont décidé de créer une structure plus intégrée, dotée d’un budget spécifique, indépendante des institutions existantes : le syndicat mixte Paris Métropole.

Son objectif est de mettre en place une véritable inter territorialité, entre les élus de la métropole, de tous les échelons, afin d’échanger, d’analyser, d’identifier des enjeux communs en matière de transports et déplacements, de développement économique et d’emploi, de logement, de gouvernance, d’aménagement …

Sa charte prévoyant une alternance politique au sommet, c’est l’UMP Jacques JP Martin, maire de Nogent-sur-Marne, qui succède à Jean-Yves Le Bouillonnec, maire PS de Cachan. Il n’est plus possible  désormais pour le gouvernement d’ignorer l’existence de cette structure.

L’Atelier International du Grand Paris

Le Conseil scientifique de l’Atelier international du Grand Paris réunit les dix équipes d’architectes urbanistes lauréates de la Consultation internationale qui poursuivent leurs travaux et propose pour le réseau de déplacement du Grand Paris « un maillage interconnecté tenant compte des travaux et propositions effectuées autour de l’Arc Express ou de la double boucle » du projet gouvernemental. Ce Conseil prépare un cahier d’acteur pour chacun des deux débats..

Les bloggeurs

Enfin, ce dossier est suivi notamment par deux blogs, qui apportent des informations très utiles sur l’évolution de ce dossier, et en temps réel : 

Le blog de Pierre Mansat : Paris Métropole

blog consacré au Grand Paris, à Paris Métropole aux relations Paris / Banlieues par Pierre Mansat adjoint au maire de Paris, élu communiste du 20e arrondissement de Paris

Le blog de Sylvie Vincendon : Grand Paris et Petits détours

Sibylle Vincendon est certainement celle qui comprend le mieux la Ville et le fait métropolitain. Son blog déroule le fil rouge autour du Grand Paris.

Voilà pour la présentation des éléments de ces deux débats publics, qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre, connu de multiples rebondissements qui vont certainement se poursuivre …

Où en est la déviation de Trilport ?

question_77.jpgJ’ai profité de la visite cantonale de Vincent Eblé et de la réunion qu’il a organisé avec les élus des deux cantons pour l’interroger sur l’évolution du dossier du contournement de Trilport.

Le Président du Conseil Général a rappelé son attachement à un projet qu’il a sorti de l’enlisement dans lequel il était plongé depuis des années.
Ce que je peux aisément confirmer, l’ayant rencontré juste après son élection en 2004, afin de  lui présenter en qualité de nouveau Maire, certains dossiers d’intérêt général, en panne jusqu’alors, qu’il me semblait important de relancer (conditions de transport SNCF sur le secteur, caserne de pompiers de Trilport) ou de mettre enfin sur les rails tel celui de la déviation.

Force est de constater que sous son impulsion, ces dossiers ont bien avancé.
J’ai eu l’occasion d’aborder fréquemment dans ce blog les améliorations concernant  les conditions de transport et d’accueuil tant de la gare que des trains (voir les pages « Transport et mobilité « ), et l’évolution de  l’actualité du dossier du contournement de Trilport  :

réalisation des études préparatoires (3 ans d’études et de concertation) qui ont permis de valider dés 2007, un fuseau de passage dans lequel pourra s’intégrer le futur tracé de la déviation. Ce fuseau, a fait l’objet de compromis et d’échanges  qui permettent de concilier à la fois les intérêts écologiques d’un massif forestier de qualité exceptionnelle, l’activité agricole, la proximité de la ville et les contraintes techniques des futurs ouvrages d’art à construire,

 prise en considération par l’assemblée départementale votée à l’unanimité de l’assemblée départementale,

 

Cependant depuis 2008, , ce dossier semble en panne, pourquoi ? 

Et surtout où en est on aujourd’hui ?

 

 

Le Président du Conseil Général a toujours indiqué que le Département ne pourrait assumer seul le poids financier cet aménagement (plus de 50 millions d’euros), ce qui est compréhensible, au regard des montants financiers en jeux, la constitution d’un tour de table financier est inévitable et incontournable.

Ce qui a déjà était le cas, lors de la réalisation de la 1ere phase de la déviation de Meaux (plus de 160 millions, dont 52 pour le seul viaduc) financée par l’Etat, la Région Ile de France et le Conseil Général.

 

Tour de table financier : l’Etat sera t’il aux abonnés absents ?

Remarque préalable toutefois : la plus grande incertitude règne sur une participation financière éventuelle de l’Etat, qui apparaît très improbable aujourd’hui pour au moins deux raisons : le transfert effectué par ce gouvernement vers les départements, souvent contre leur gré vu les conditions financières de ce transfert, de la gestion de la plupart des routes nationales, et la mise en place du « Grand Paris », dont le financement est toujours aussi obscur et devrait capter beaucoup des ressources financières disponibles d’un état qui en a de moins en moins !

 

Tour de table financier : la région peut elle intervenir ?

La participation éventuelle de la Région est techniquement possible, du fait de  l’inscription de la déviation de Trilport au Schéma Directeur de la région Ile de France (SDRIF).
Petite décision peut être mais aux conséquences importantes pour la suite du projet. Cette inscriptionest  due à l’amendement déposé par Brigitte Eude (Conseillère Régionale) après un important travail de conviction déployé auprès des élus régionaux tant par Vincent Eblé que moi même (les projets routiers de ce type inscrits au SDRIF se comptant sur les doigts des deux mains).

Le Président du Conseil général et celui de la Région ont même été plus loin, en intégrant les études de la déviation au Contrat particulier Région et Département voté en 2007 (montant 4,3 millions d’euros : financés à 50% par le Conseil Général et 50% par le Conseil Régional) par les deux assemblées.

 

Problème de taille, ce dossier n’a pas bougé d’un iota depuis le 25 septembre 2008 (date d’adoption du SDRIF par la Région) du fait d’un blocage gouvernemental, le  gouvernement refusant de transmettre le texte au Conseil d’État (malgré l’enquête publique) comme l’exige la loi.
Conséquence, le SDRIF n’ayant toujours pas de réel fondement juridique, la région ne peut investir le moindre euro sur un dossier concerné par ce document et ce refus pénalise de plus enj plus de collectivités, bloquer dans leur développement

 

Tour de table financier : un nouvel acteur la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux

L’autre partenaire éventuel et naturel est la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux. Ce projet fait l’objet désormais d’un vrai consensus auprès de tous les élus (avec quelques aménagements mineurs à intégrer au projet, notamment sur Poincy), que l’adoption prochaine tant du Plan Local de déplacement que du SCOT devrait confirmer. Jean François Copé,,Président de la Communauté d’Agglomération ayant toujours soutenu une déviation qui permettrait de mettre un point final au contournement de Meaux.

 

Quelle perspective, pour quel calendrier ?

Mais dans sa réponse, Vincent Eblé a souligné un autre sujet d’inquiétude 

Outre les craintes légitimes suscités par le contexte financier de plus en plus dégradé des collectivités territoriales, surtout des départements, il faut avoir les moyens d’investir …
Une des mesures  de la réforme des collectivités territoriale, actuellement discuté par le gouvernement, porte sur  l’interdiction des financements croisés Région et Département.  Pour faire simple, si cet article de  loi était adopté, une collectivité de plus de 3 500 habitants n’aurait plus la possibilité de  cumuler des subventions de la Région et du département. Concrètement, sur ma commune une telle décision aurait rendu quasi impossible la réalisation de notre gymnase, du bâtiment scolaire de la Charmoye et du ré aménagement de ces abords. Une mesure qui serait lourde de conséquence pour nos communes, l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens et l’activité économique du pays.

Concernant la déviation, cette décision aurait pour impact direct, un tour de table se limitant aux seuls Conseil Général et à l’Agglomération du Pays de Meaux … Vu les montants financiers en jeu, cela  changerait considérablement la donne.

 

Autant la déviation de Trilport, avant la réalisation de la 1ere tranche du contournement de Meaux (en service depuis 2006) n’apparaissait  pas forcement, à part pour les Trilportais, prioritaire, autant désormais sa réalisation est « incontournable » et urgente; non seulement pour notre agglomération, mais pour tout le quart Nord Est francilien et les régions voisines, tant pour le dynamisme économique du pays que pour la qualité de vie d’un secteur en plein développement.

Je ne doute pas une seconde de la volonté des uns et des autres à s’associer afin de réaliser, et de « co produire » ensemble, un  aménagement majeur pour le devenir de notre région  et qui fait honneur à l’action politique.
Un enjeu de cet importance, surtout au regard des précautions prises au niveau environnemental (lors des études préliminaires déjà effectuées) transcende largement tout clivage partisan.

Compte tenu du contexte économique et budgétaire, comme du calendrier politique,  chaque échéance ayant tendance à brouiller les cartes et cliver le positionnement des uns et des autres (j’en parle tranquillement n’ayant jamais joué à ce jeu), chacun se doit d’être transparent et admettre une réalité simple, qui s’impose à tous : plus le tour de table financier sera large, moins cela pèsera pour chaque collectivité et plus cela nous rapprochera de la date de réalisation.

Il serait regrettable que l’Etat soit absent d’une telle entreprise (la suppression du péage du pont de Trilport n’a t’elle pas été céélbré par Napoléon III ?), et plus encore incompréhensible qu’il complique sa réalisation en rendant impossible tout montage entre département et région.

 

L’AGC, 6 ans aprés …

105C.jpgCe samedi 18 septembre j’ai eu la trés grande joie d’accueillir en gare de Trilport, une des cinq nouvelles rames équipant désormais la ligne autrefois sinistrée « La Ferté Milon / Meaux » avec à son bord de nombreuses personnalités (voir vidéo) de la SNCF et du monde politique, dont Jean Paul Huchon, venus pour inaugurer ces nouvelles rames.

 
Ne jouons pas les modestes, j’ai particulièrement gouté ce moment,  tant je l’ai attendu et souhaité. Cette inauguration est le fruit d’une mobilisation exemplaire des usagers, je pense surtout à l’association AOUT, de quelques élus, trop peu à l’époque, dont je faisais partie. Nous défendions une position commune, refuser l’extinction de la ligne de chemin de fer de la Ferté Milon, une mesure que certains décideurs nous présentaient comme une fatalité incontournable.

Je me souviens avec précision d’un fait, vieux de six ans. Le jeune Maire que j’étais (tout juste quelques semaines), menait à l’époque un combat que beaucoup m’annonçait perdu d’avance : l’amélioration des transport en commun sur ce secteur particulièrement sinistré de l’Ile de France.
J’avais à ce titre rencontré les représentants de l’association AOUT, un collectif d’usagers de la ligne,  en leur apportant tout mon soutien, vu leurs demandes légitimes:  retards plus que fréquents, suppression de train au dernier moment sans information préalable, pannes nombreuses …

AUjourd’hui, heureusement la ituation change, qu’en est il ?

 

 

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Cette ligne, n’ayons pas peur des mots, était littéralement à l’abandon, avec pour conséquence directe pour ma commune, outre les problèmes liés à la qualité des transports, une recrudescence des voitures d’usagers  de cette ligne stationnant à Trilport. Leur nombre constituant  d’ailleurs un thermomètre indiscutable de l’état de santé de cette ligne.

 
Un matin, excédés par les semaines de galère et l’absence de perspective, les usagers ont  occupé les voies SNCF en gare de Trilport, bloquant la circulation de cet axe essentiel du réseau Est. Ils n’ont accepté finalement de ne lever ce blocage que contre la promesse d’une entrevue immédiate dans le bureau du Sous Préfet, en ma présence. Demande qui m’avait particulièrement touché à l’époque, car reconnaissant de fait ma mobilisation sur ces questions. Lors de l’entrevue j’avais souligné à l’autorité préfectorale comme aux représentants des transporteurs qu’il était hors de question d’accepter l’abandon de cette ligne et que nous étions mobilisés du coté des usagers.

J’ai rencontré fréquemment ensuite le Président de Région Jean Paul Huchon, qui n’était pas alors encore Président du STIF,  afin de lui faire des points réguliers sur la dégradation continue des conditions de transport en grande couronne, notamment sur ce secteur. Je n’oublierais jamais  que les premières décisions du nouveau Président du STIF qu’il est devenu courant 2006, ont concerné immédiatement et directement la grande couronne et qu’en quatre ans, les mesures prises par son équipe ont littéralement changé la donne pour le quotidien des usagers (rénovation de quais, de gares, nouveau cadencement multipliant le nombre de train, mise en place de nouveaux matériels roulants …), la vitalité de nos territoires et la lutte contre les gaz à effet de serre, soulignée depuis par le Grenelle II.

 
je n’ai entendu personne ce samedi, ma parlait de fatalité, mais d’atout pour nos communes, notre territoire, ses entreprises et ses habitants, l’électrification de cette ligne est meme sur les rails …

Cet exemple revêt aujourd’hui une nouvelle dimension. Il démontre la force du politique et d’une volonté collective, lorsqu’elle répond aux demandes légitimes du terrain. Il souligne à la fois l’importance pour nos habitant de l’action politique de terrain, au sens large et noble du terme, de l’engagement financier et décisionnaire des collectivités publiques, au premier rang, la Région et l’intérêt pour la vitalité de nos territoires et de leurs entreprises d’avoir des infrastructures de qualité.

Ces mesures, ne l’oublions pas, ont un cout mais elles constituent de fait un investissement pour notre pays et un atout pour son économie.

Mais ces nouvelles rames ne sont qu’un élément dans une stratégie de reconquête plus globale qui va peu à peu améliorer enfin le quotidien de milliers d’usagers (lire la suite) …

 

 

Ces nouveaux  trains sont des AGC (comme Automotrices à grande capacité), avec la particularité d’être bi modes : diesel et électrique (à partir de la gare de Trilport, direction Paris). Ces nouveaux matériels circuleront en mode électrique jusqu’en limite d’équipement puis en traction diesel au-delà.

Ces rames proviennent de l’usine Bombardier de Crespin (Nord) et marquent le début du renouvellement de l’ensemble du parc des trains Transilien.  Cette dotation constitue une rupture totale avec les pratiques ayant eu cours jusque là envers les usagers de la grande couronne, la SNCF et la Région dotant ces lignes de matériel ancien recyclé.
Cette mise en service est utile également pour l’environnement, les nouvelles rames réduisant considérablement les émissions diesel générées autour de la gare de Paris Est ainsi que sur le tronçon non électrifié de la ligne (- 78% de monoxyde de carbone, – 70% d’hydrocarbures imbrûlés, – 54% d’oxydes d’azote et – 32% de gaz carbonique).

 
Des mesures qui ont un cout et démontre l’importance pour nos collectivités d’avoir de smoyens financiers pour investir, le coût total des vingt-quatre AGC Transilien (déployé sur l’ensemble des lignes en étant dotée) est de 136 millions d’euros, (le tiers d’un airbus), investissement financé à 65% par la SNCF et à 35% par le STIF.

Cette arrivée met fin à une vraie hémorragie, jusque là encouragée, celle des usagers fuyant la galère de ces conditions de transport indignes.
Cette ligne perdait depuis 2005, du fait de sa mauvaise qualité  50 % des usagers entre Trilport / La Ferté Milon, et était classé au dernier rang des lignes Transilien de toute l’Ile de France (enquête SOFRES). Comme quoi, cette arrivée n’est pas du luxe, n’est pas une dépense inconsidérée mais répond à un impératif absolu.

Elle n’est que le reflet d’un effort sans précédent mené sur la ligne P, grâce à l’action conjuguée du STIF (sur ce sujet la priorité assumée par Jean Paul Huchon vis à vis de la grande couronne est sans équivoque) et de la SNCF dont les services et les dirigeants, il faut le souligner, ont effectué depuis 6 ans une véritable révolution culturelle …

Quelques indicateurs illustrent cette tendance :  6 % de trains supplémentaires depuis juin 2007, une régularité qui devient presque un point fort de la ligne ( 89 % de trains à l’heure en pointe et plus de 90 % des trains à l’heure sur l’ensemble de la journée), deux fois moins de trains supprimés qu’en 2007, notamment sur l’axe Meaux La Ferté Milon où les voyageurs reviennent, des rames dont la capacité totale en voyageurs est plus souvent respectée (1,4% des trains en composition non – conforme contre 2,2% en 2007) et qui tombent moins souvent en panne, 1/4 de pannes en moins sur les rames à deux étages et sur les « petits gris » …

Une tendance qui devrait se confirmer et s‘amplifier dans les prochains mois puisque le plan stratégique d’actions 2012-2015 de la SNCF, grâce à l’arrivée notamment sur la ligne P de la nouvelle automotrice francilienne, vise l’objectif de 93% de régularité des trains pour l’ensemble de la ligne.

 

L’objectif est ambitieux, mais qui vivra verra … En tout cas la donne a bien changé et ce sont les usagers qui s’en félicitent chaque jour de la semaine … Nous ne manquerons pas de revenir sur la problématique des transports, car il y a tant et tant à faire dans un contexte de raréfaction de l’argent public, que forcement des arbitrages seront à effectuer, notamment avec les projets autour du Grand Paris …

 

La suite donc, au prochain numéro …


 

Le détail des 130 M€ d’engagements financiers 2008-2012 :

 

– Amélioration de l’infrastructure:

  • 90 M€ (RFF) pour rénover les lignes de Tournan à Coulommiers et de Gretz à Provins, 2 M€ sur du remplacement de traverses entre Trilport et la Ferté Milon
  • 2,1 M€ (SNCF) pour fiabiliser la signalisation et les alimentations électriques sur l’ensemble des axes de la ligne P
  • 7,75 M€ (convention SNCF-STIF-RFF) pour accélérer le programme de modernisation de l’infrastructure notamment le système d’espacement des trains entre Villiers sur Marne et Tournan,

 

– Amélioration de la maintenance du matériel :

  • 10M€,financés par la SNCF dans le cadre du plan de relance de l’économie pour moderniser le site de Noisy en créant un bâtiment d’intervention rapide


– Amélioration de l’information et du confort des voyageurs :

  • 4,8 M€ sur la sonorisation des gares
  • 5,8 M€ pour moderniser la signalétique et le mobilier (normes transiliennes) des gares situées au-delà de Meaux et Gretz

 

– renforcement de la sécurité

  • 9 M€ pour étendre la vidéosurveillance à toutes les gares

 

SAV Poste : à bientôt pour le savoir …

 

 

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Le fil a été renoué cet été avec les responsables départementaux de La Poste qui ont enfin retrouvé l’adresse de la Mairie.

Rendez vous avait été pris, courant juillet, le jour même ou un journaliste d’un quotidien local, interrogeait les responsables de l’entreprise pour la Seine et Marne, suite à la motion que j’avais proposé au vote du Conseil Municipal (voir note précédente), il y a des coïncidences heureuses …

C’est ainsi que j’ai rencontré le Directeur Départemental, en charge des Projets et du Développement, accompagné du responsable local de l’agglomération. J’ai abordé lors de notre entretien, les points évoqués (voir note précédente), soulignant le manque d’accessibilité, l’absence de confidentialité, et la sécurité autour du Distributeur Automatique de Billets … en indiquant notre disponibilité afin de travailler en collaboration sur d’éventuels scénarios d’amélioration ou aménagements avec les élus et les services municipaux.

Mes interlocuteurs m’ont écouté avec beaucoup d’attention, s’excusant de leur longue absence de réponse (plus de dix huit mois). Ils ont souligné l’intérêt du  bureau de Poste de Trilport pour leur enseigne, indiquant qu’il diligenterait un audit dans les prochains mois aboutissant à des propositions substantielles et concrète d’améliorations, qui devraient nous être présentées en 2011 afin de répondre aux problèmes soulignés. 

J’ai tenu à aborder également lors de cet entretien un autre sujet d’inquiétude pour les usagers et les habitants : la dégradation de la qualité  des tournées de distribution de courrier, qui concerne toutes les communes dépendant du bureau de Trilport;  la situation devient en effet de plus en plus problématique. J’ai d’ailleurs  reçu à de maintes reprises des facteurs lors de mes permanences et une délégation inter syndicale venu m’alerter sur cette situation. Mes interlocuteurs, ne pouvant intervenir sur ce dossier, m’ont promis d’intervenir afin qu’un des responsables départemental de ce secteur prenne contact avec moi au plus vite.

 

Un entretien finalement, assez constructif, mais qui en appelle bien d’autres, car comme le signale fort justement une des nombreuses campagnes de pub de La Poste :

« Jusqu’où irez vous grâce à La Poste ?

A bientôt pour le savoir … »

 

Une maxime qui résume assez bien la situation !

 

5 chantiers pour la Seine et Marne

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La réflexion sur le devenir de la Seine et Marne (cf note précédente), arrive peu à peu à son terme. Pour Daniel Behar et sa coopérative Acadie, mandatés par le Conseil général, pour conduire et piloter ces travaux, l’heure de la synthèse et des propositions finales approche (28 mai à Savigny le Temple). Les dernières propositions nous ont été présenté pour calage, fruits concrets de la concertation initiée depuis novembre.

Rappelons que l’objet de cette réflexion collective est d’élaborer le projet de développement du département, pas celui du Conseil général. Cette volonté affirmée de l’exécutif départemental explique le processus de concertation choisie, qui vise à mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire, seine et marnais compris.
Idée générale, aboutir à un projet co produit et le décliner en objectifs transversaux incontournables, car légitimes et consensuels. Une réflexion identitaire basée sur une démarche « collaborative », se situant  à des années lumière de celle initiée par le gouvernement pour le Grand Paris, par exemple …

Le processus de concertation a fait ressortir deux idées forces : affirmer une vision nouvelle de la Seine-et-Marne en Ile-de-France (afin de faire tomber le schéma traditionnel de territoire rural, pour ne pas dire retardé, revendiquant en permanence un rééquilibrage à l’est), et faire de l’innovation sinon un passage obligé, du moins un levier de développement …

Il nous faut abandonner tout  esprit  de mimétisme vis-à-vis de l’ouest francilien, mais au contraire affirmer nos propres forces, en élaborant  un modèle de développement choisi et non importé (le « copier coller » en terme d’urbanisme étant par essence réducteur et dangereux) et mettre en exergue les potentialités de ce territoire. Car si paradoxalement, le « 77 » à l’image en Ile de France d’un territoire à la marge, il a la capacité de  « jouer sa propre carte », du fait de sa population, ses ressources naturelle, sa position charnière, entre métropole, bassin parisien  et provinces …

L’intérêt de cette réflexion est de dépasser le cadre institutionnel, qui bougera certainement dans les années à venir. Deux réserves cependant, il faut souligner l’intérêt de sauvegarder pour les seine et marnais ces deux espaces de solidarité, que constituent le département et la Région, et l’importance stratégique des « liens » entre les territoires, qu’ils soient humains, logistiques, liés à la mobilité ou culturels. L’enjeu est d’assumer un positionnement nouveau, dépassant la posture passive du simple « rééquilibrage par rapport à l’ouest », il s’agit désormais de « Faire l’Est à l’est ».

Certains pré requis s’imposent cependant, et des interrogations demeurent … Comment innover ? Quel modèle de développement privilégier ? Quels axes d’action poursuivre ?
Y répondre nécessite de bien poser les jalons et de réfléchir sur les modes de faire, les méthodes à initier, l’importance de travailler « collaborativement » à partir des synergies, des réseaux d’acteurs en place … ils sont pluriels et de toute sorte …
La stratégie proposée par le cabinet ACADIE est de nous faire sortir des figures imposées habituelles,avec trois types de démarches : élaborer un manifeste politique affirmant une vision nouvelle pour le 7.7 et prospective, proposer des éléments concrets de mise en œuvre plus fédérateurs et ciblés qu’exhaustifs et surtout respecter la méthode poursuivie, reposant sur le partenariat et le travail collaboratif entre acteurs locaux.

Une volonté, transcender les clivages politiques, générationnels et catégoriels afin d’aboutir à un consensus sur un projet de territoire qui fait sens, et de parler d’une même voix …

Alors, comment faire concrètement ?

 

 

Vincent Eblé

« Il s’agit d’anticiper l’avenir, de comprendre ce qui est en jeu et de faire en sorte que nous soyons le mieux préparé possible pour tirer le meilleur profit des évolutions des prochaines années. Il importe pour cela d’anticiper, d’innover et d’être en veille. »


 

Sommes nous en capacité de co produire une nouvelle identité territoriale, non seulement en terme d’image, mais reposant sur des dynamiques environnementales, économiques, culturelles, sociales ?

Le cabinet ACADIE nous propose de concentrer la visibilité du projet sur cinq  grands chantiers transversaux fédérateurs, avec deux pré requis cependant  : innover et rechercher les synergies ; nos territoires devant travailler leur complémentarité plutôt que leur concurrence, afin réellement de « faire l’est à l’est ».

Revue synthétique des cinq « grands chantiers » proposés …

 

Accessibilité des services pour tous

La population seine-et-marnaise évolue, se diversifie : générations, composition sociologique … L’action publique doit non seulement s’adapter à cette mutation et aux tendances démographiques lourdes des prochaines années, (le nombre de seine et marnais de plus de 65 ans doublera en vingt ans) mais également se renouveler …

Les dynamiques sociales et territoriales font de l’accessibilité aux services, la principale clé de l’attractivité résidentielle et un levier de développement incontournable. Il faut non seulement rattraper et résoudre le déséquilibre structurel entre offre et demande en services, et en Seine et Marne il est criant, mais aller bien plus loin.

Garantir l’aménagement numérique de l’ensemble du territoire constitue un passage obligé. La révolution de l’internet mobile (via les smartphones notamment) en cours va bouleverser totalement les usages et les besoins du fait, entre autres, de la géo localisation.Attention cependant, si l’internet mobile constitue un formidable moteur de développement pour les « e services », et un facilitateur d’usages pour les « mobinautes », il est exigeant en infrastructures, et le retard de ce département malgré les efforts du Conseil Général est considérable.

Rendre les services performants et accessibles, sur un département qui représente la moitié de l’Ile de France nécessite une nouvelle approche d’autant qu’il est impératif aujourd’hui plus qu’hier, de tenir compte de l’optimisation du service rendu. Obligation : I.N.N.O.V.E.R … Les pistes existent : mutualisation autour de pôles, itinérance des services, polyvalence …

 

La Seine-et-Marne, territoire de l’éco construction

Les contraintes liées à l’émission des gaz à effets de serre et au réchauffement climatique, imposent une nouvelle approche environnementale notamment dans les secteurs fortement émetteurs, tel celui du bâtiment et de l’habitat. La Seine et Marne, toutes les études le confirment, demeurera le premier département francilien en termes de « production de logements » dans les vingt prochaines années, la filière de la construction est donc en tension pour une longue période. Elle nécessite savoir faire, technicité, expertise et innovation : économie des ressources naturelles, recyclage,  nouveaux modes de construction et d’aménagement …

L’objectif d’efficacité énergétique du bâti induit une technologie poussée, tant en amont (sous sol, agro matériaux …) qu’en aval (aménagement, bâti …) de la filière. Ce département possède un atout considérable, la capacité d’être présent sur l’ensemble de cette filière. Le pôle de compétitivité de Marne la Vallée centré autour de « la ville durable », offre la possibilité de mettre en place un  véritable cluster sur cette problématique qui permettra de faire de ce territoire un des principaux vecteurs de l’éco construction régionale, d’exporter les savoir faire en intégrant toute la chaine des métiers ou activités liés à une filière d’excellence et surtout d’avenir .

 

Faire du 77, une destination choisie et désirée

La Seine-et-Marne propose la diversité des formes du tourisme : affaires, international, culturel, sports loisirs … C’est une chance, qui peut lui permettre d’effectuer un saut qualitatif important. Encore faut il créer des synergies entre toutes ces « formes de présence » aujourd’hui cloisonnées.
Développer l’attractivité de notre département est important pour les visiteurs comme pour résidents … Il faut donner « envie de Seine et Marne », et le tourisme est un vecteur de développement économique important car créateur d’emplois et de mieux vivre.

Encore faut il tout à la fois moderniser, qualifier, augmenter les capacités d’accueil, mutualiser les différentes offres, concilier compétitivité francilienne et mettre en place une véritable offre sport / nature, tant les ressources naturelles et forestières sont présentes et font de ce département le poumon vert de l’ile de France.

Car on ne le souligne pas assez, en dehors de Mickey et du patrimoine historique réel d’une terre qui a marqué l’histoire de France, le patrimoine naturel des forêts, des rivières, et des plaines est inestimable.

 

Mobilités: l’invention de la diversité

Ce blog s’est souvent fait l’écho du retard structurel et pour tout dire anachronique de ce département, face aux exigences environnementales et sociales liées à la mobilité et à la société d’aujourd’hui. Il faut sortir par le haut de l’opposition binaire : offre publique (infrastructures lourdes) contre pratiques individuelles (le tout automobile).
Nous devons accomplir une véritable révolution copernicienne (ou un saut vers le futur) en combinant toutes les alternatives à l‘usage individuel de la voiture. Simple à dire, beaucoup plus complexe à mettre en place, surtout dans le contexte financier actuel et de la véritable usine à gaz que constitue a l’heure actuelle les instances de gouvernance en place.

Passage obligé, élaborer les principes d’un réseau maillé, hiérarchisé et évolutif permettant de faire évoluer les usages, de promouvoir de nouvelles formes de mobilité (création de hubs multi modaux …) et d’expérimenter des  modes d’exploitation du réseau novateurs. L’objectif recherché étant de faire de la Seine-et-Marne un véritable territoire d’expérimentation pour toutes les formes de mobilité, reconnaissons le ce département vu la diversité des situations rencontrées possède toutes les caractéristiques pour devenir un véritable laboratoire social de cette thématique.

 

Un nouveau modèle d’aménagement, propre au 77

Ce dernier chantier est au cœur du dualisme seine et marnais, rendre compatible deux volontés à priori antinomique : préserver et promouvoir la bio diversité à toutes les échelles, poursuivre l’urbanisation en cours.
Le magnifique patrimoine naturel présent impose une responsabilité toute particulière aux acteurs publics : penser les grandes continuité et solidarités écologiques à grande échelle pour aujourd’hui et demain. Dans le même temps, ils doivent accompagner le développement croissant d’un territoire en plein essor démographique et économique.

Afin de rendre « soutenable » l’urbanisation existante, plusieurs pistes existent : organiser le « métabolisme urbain », penser la rareté afin de préserver les ressources naturelles, faire évoluer les usages, développer la bio diversité de proximité (agriculture péri urbaine …). Ce que l’on pourrait résumer en une formule, inventer un modèle de développement urbain spécifique permettant de répondre aux besoins du territoire et de ses habitants.

Les réflexions issues de la consultation des architectes sur le Grand Paris, les éco quartiers, la préservation des espaces naturels et d ela bio diversité, le développement d’une agriculture raisonnée et bio sont autant d’éléments concrets … Il est vital d’entremêler ces approches, ces points de vue afin de mettre en place une véritable grille de lecture partagée du territoire.

Expérimentons  ici  les formes urbaines novatrices de demain (lisière, développement en rhyzomes) afin d’aboutir à une  … Permettant cohabitation harmonieuse entre urbain et nature …

Car le 7.7 est avant tout le poumon vert et bleu de l’Ile de France