Où l’on reparle des agrocarburants

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Peter Brabeck, futur ex-patron de Nestlé (premier groupe alimentaire mondial) a fait sensation dans un interview donné ce week end portant sur le développement des agro carburants.« Si l’on veut couvrir 20% du besoin croissant en produits pétroliers avec des biocarburants, comme cela est prévu, il n’y aura plus rien à manger »,

Il va même beaucoup plus loin dans son analyse, abordant de manière directe la responsabilité sociale des gouvernements et en remettant en cause les incitations fiscales apportés par certains états (dont le notre) ou la communauté européenne pour développer cette filière : « Accorder d’énormes subventions pour les produire est inacceptable moralement et irresponsable », qualifiant même ce type d’aide de « non sens politique ».

Il rappelle que les millions de tonnes de maïs consacrées aux biocarburants sont autant en moins pour le secteur alimentaire et que cette demande nouvelle et croissante entraine des hausses de prix importantes du maïs, soja et blé, une dénonciation qu’il avait déjà effectué l’an dernier dans un interview donné au Financial Times, finalement assez prédictif. Soulignant que cette filière nécessite de plus en plus de terres cultivables et occasionnant directement une importante déforestation. enfin il enfonce le clou précisant que la ressource eau, elle même est également  menacée par ce type de culture (un litre de bioéthanol nécessitant 4.000 litres d’eau).

Même si chacun doit prendre de telles déclarations avec un certain recul, ce dirigeant défend avant tout les intérêts économiques de son secteur d’activités et de son entreprise, de tels propos donnent un nouveau relief à des critiques de plus en plus nombreuses sur le développement de la filière de l’agro carburant. Critiques et position soutenue dans ce blog et qui jusque là aller à contre courant d’un mode de pensée encore dominant, notamment dans un département céréalier comme celui de la Seine et Marne.

Allons un peu plus loin dans l’analyse pour savoir si Peter Brabeck a raison de parler de « non sens politique » ?

 

Peter Brabeck, un acteur économique qui est tout sauf objectif

Rappelons tout d’abord que Nestlé consomme énormément de produits céréaliers, que ce soit directement ou indirectement (élevage), toute augmentation des couts de matières premières influe donc sur ses marges; même si au final, c’est le consommateur quui règlera la note (quelquefois d’ailleurs l’augementation du cout des matières premières a bon dos, à l’exemple de celle du gaz en 2007).
Pour Peter Brabeck, la ressource eau représente également un produit marchand, Nestlé étant également un producteur d’eau minérale et de boissons.
Rappelons une citation du personnage qui apportera un autre éclairage que celui donné par sa déclaration du week end : « les ONG … souhaitent que l’accès à l’eau soit nationalisé, c’est-à-dire que tout le monde puisse avoir accès à l’eau. Mon point de vue n’est pas celui-ci, il faut que l’eau soit considérée comme une denrée, et comme toute denrée alimentaire, qu’elle ait une valeur, un coût. ».

Des éléments qui démontrent qu’effectivement Peter Brabeck est tout sauf objectif lorsqu’il aborder ce sujet. Pourtant ces arguments possèdent une réelle portée et tant pis s’il est intéressé par la question. Car au niveau planétaire, le développement de cette filière ne ce fera pas sans grave conséquence et il serait de bon ton que les politiques soient plus mesurés face aux lobbies céréaliers.

 

 

Une augmentation des prix alimentaires qui pénalisent surtout les pays pauvres

Les U.S.A où chacun connait l’influence des grands fermiers a consacré cette année 138 millions de tonnes de maïs à la production de biocarburants; ce mais manquant à l’industrie alimentaire, augmente mécaniquement le prix des céréales (soja, blé …) et introduit des procédures de culture intensive et une forte demande en terres cultivables. Une situation rencontrée également en Europe, qui fait face à trois tendances de fond : une augmentation des demandes en provenance de la zone Asie (dont la Chine) ou les habitudes alimentaires, du fait de la croissance économique évoluent (notamment en sucre et céréales), une poussée démographique et enfin le développement des bio carburants.

Une situation qui a des répercussions dramatiques pour les pays pauvres, notamment africains, qui non seulement subissent l’augmentation du prix de l’énergie mais également de la nourriture.

Deux autres conséquences directes et irréversibles sont à signaler : la diminution des terres non cultivées, par la suppression progressive des jachères et des prairies en Europe, une déforestation profonde sur certaines régions du globe, le développement de la mono culture intensive et des menaces de plus en plus précises sur l’approvisionnement en eau.
Un rapport de l’association Environmental Defense souligne que le développement massif des usines de bioéthanol aux Etats-Unis menace directement les réserves en eau souterraine et les écosystèmes des prairies tempérées. Un constat d’autant plus inquiétant lorsque l’on connait les objectifs de production fixés, qui ne tiennent pas du tout compte de la capacité des nappes phréatiques à répondre à cette demande croissante et à se reconstituer !

 

Une crainte désormais partagée par l’ONU

L’Union Européenne, sous l’influence du lobby des céréaliers français notamment, a fait de la production d’agro carburants un axe important de sa politique énergétique pour la décennie prochaine. Cette orientation est pourtant condamnée par la Directrice du Programme Alimentaire Mondial, vu  les besoins actuels et surtout à venir en produits alimentaires : “Le changement d’orientation (de nombreux exploitants) en faveur de la production des biocarburants a détourné des terres de la chaîne alimentaire … les prix alimentaires atteignent un tel niveau que celui de l’huile de palme en Afrique est désormais au niveau des prix du carburant”,

Le choix de nombreux pays industrialisés de développer dans la durée les agro carburants, fabriqués à partir de matières premières agricoles, afin de répondre à l’augmentation ponctuelle du baril de pétrole, si elle se révèle une très bonne affaire immédiate pour les agriculteurs à court terme risque dans le même temps, d’entrainer des fammines et des milliers de morts, car se sont les pays les plus pauvres de la planète qui sont concernés par ces dommages collatéraux.

Dans le cadre de leur stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (moins 20% d’ici 2020), les pays de l’Union européenne  projettent que les biocarburants représentent au moins 10% de la consommation totale d’essence et de gazole dans les transports européens …

Quelques questions, méritent pourtant attention  …

 

– A combien s’élève la dette en carbone due à la déforestation ? Elle serait selon les études et les pays beaucoup plus importante (dans des proportions incroyable)  que la diminution annuelle des émissions de gaz à effet de serre due à l’utilisation des agrocarburants. Ce phénomène concerne également les USA et l’Europe avec la transformation des prairies et forêts en champs destinés à la production de bioéthanol qui produit lui même des gaz à effet de serre .

– Quelles conséquences pour l’approvisionnement en eau de la planète

– Lien entre développement de la mono agrioculture intensive, les OGM et la diversité alimentaire

 

Notes précédentes sur cette thématique

Agro carburant plutôt que bio carburant

Les bio carburants sont ils écolos 

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Lettre ouverte à Monsieur Borloo

58d639b115eadb780fd7e52c42be31d4.jpgMonsieur le Ministre, je vous écris une lettre que vous lirez peut être si vous avez le temps …

Nous inaugurerons la semaine prochaine à Trilport (Seine et Marne), un bâtiment scolaire (cantine scolaire, réfectoire et accueil périscolaire) représentatif de ce qui se fait de mieux aujourd’hui en matière de Haute Qualité Environnementale dans notre pays : isolation, production d’eau chaude et d’électricité par voie solaire notamment …

Vous êtes d’ailleurs convier à cette inauguration Monsieur le Ministre ainsi que Madame Nathalie Kosciusko – Morizet, votre Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie.

Ma ville est très mobilisée en matière de Développement Durable (nous sommes la 1ere commune francilienne de moins de 5 000 habitants à avoir lancé un Agenda 21 en 2005), nous avons réalisé l’an dernier un Centre de loisirs qui présentait entre autres qualités environnementales (isolation bois, terrasse végétalisée …) un dispositif de récupération des eaux de pluie destiné à alimenter les chasses d’eau des sanitaires. Nous avions reçu à l’époque le feu vert de la DDASS, décision saluée comme une vraie avancée environnementale par de nombreux élus.

Le bâtiment qui sera inauguré la semaine prochaine possède le même dispositif, pourtant paradoxalement, nous n’avons pas reçu l’autorisation de l’utiliser. Une situation incompréhensible due à la même Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales annonçant son refus le jour même du Grenelle de l’Environnement, ce qui avait fait alors pas mal de bruit (un reportage télévisé lui ayant même été consacré).

Avant de m’élever contre une décision qui va à l’opposé des conclusions du Grenelle de l’Environnement, je tiens à revenir et souligner la course d’obstacles que tout élu local doit aujourd’hui surmonter lorsqu’il veut construire durablement. Ce constat devrait inspirer plus d’humilité à nos dirigeants (dont le premier d’entre eux) dans un domaine, où incontestablement nous avons plus de leçons à recevoir de la planète qu’à lui donner, vu notre retard !

Produire de l’électricité par exemple afin de la revendre à EDF, comme l’autorise pourtant la loi est tout … sauf simple : rien que pour utiliser des panneaux photo voltaïques entre permis de construire, déclaration préalable, autorisations diverses etvariées à demander à la DRIRE et à EDF (et je fais simple !), les formalités sont multiples (j’en parle tranquillement, le bâtiment que nous inaugurerons a fait l’objet d’une première technique nationale d’EDF simplement pour permettre au réseau traditionnel de recevoir l’électrécité produite !), et si  l’on aborde la question de l’implantation d’une éolienne, ne serait ce que de type urbain (une solution en plein dévleoppement à l’étranger) tout ce complique encore ! Il est vrai que le réseau national d’électricité est conçu pour distribuer l’énergie et non pour en recevoir, mais n’est il pas temps de changer de paradigme !

Concernant la préservation de la ressource « eau », le retard de notre pays devient franchement inquiétant et certainement pas à la hauteur des enjeux planétaires ! Et c’est un élu d’une commune Seine et Marnaise qui vous interpelle, département où la qualité de l’eau est encore à conquérir !

 

f944517d8a018ec214679d86645da01c.jpgDe nos jours, plus d’un tiers de l’humanité survit avec moins de 5 litres d’eau par jour, 4 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées au manque d’eau et prés de 34 000 personnes  disparaissent chaque jour de la planète, faute d’accès à une eau saine !

Pourtant dans nos pays « civilisés »,  nous utilisons cette précieuse ressource sans retenue ! Pour mémoire, la consommation journalière moyenne d’un américain est de 600 litres/jour, et celle d’un français de l’ordre de 210 litres par jour et par personne !

Sur une planète qui va bientôt compter 9 milliards d’habitants, la question de l’approvisionnement en eau est cruciale. Une tendance qui s’amplifiera, chaque année la consommation d’eau mondiale augmente de 2.5 à 3% en moyenne alors que le taux de croissance démographique ne progresse lui que de 1.5 à 2% ! Le problème de la préservation de l’eau est aujourd’hui posé, y compris en France où nous constatons une diminution préoccupante des nappes d’eau souterraines, à tel point que chaque année de nombreux départements font l’objet de mesures de restriction importantes.

Pourtant des pistes existent : 56% de l’eau utilisée ne nécessite pas de qualité d’eau potable et peut être avantageusement remplacée par de l’eau de pluie (stockée et filtrée). Une analyse plus fine des usages domestiques (non alimentaires et non corporels), nous apprend que  la quantité d’eau utilisée se répartit comme suit :  WC : 35%, Lessive : 15%, Jardin : 5%, Nettoyage : 3%

Un constat qui a amené depuis une trentaine d’année, de nombreux pays, sous certaines conditions (présence d’un double réseau d’eau intérieur : un pour l’eau potable, l’autre pour l’eau de pluie, absence de toute interconnexion entre ces réseaux (norme européenne NF EN 1717)) a y recourir ! La directive 98/83/CE du Conseil Européen relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a défini, dans son article 2, les « eaux destinées à la consommation humaine ». Une difficulté cependant, la définition concrète du terme « domestique », traduit différemment selon les États membres, notamment en France où l’utilisation de l’eau de pluie récupérée est soumise à une réglementation sanitaire (article 641 du code civil).

Cette dernière interdit l’utilisation d’eau de pluie (a l’intérieur de la maison) pour les toilettes ou le lavage du linge, même si certaines DDASS (Direction départementales de l’action sanitaire et sociale), accordent des dérogations permettant d’installer des dispositifs analogues à ceux utilisés dans tant de pays voisins, pourtant soucieux de santé publique et qui utilisent avantageusement cette pratique ancestrale (machine à laver le linge, chasse d’eau, arrosage …).

L’argument sanitaire avancée par la DDASS est plus que discutable, imaginons pour nous en convaincre le sort d’un enfant qbuvant l’eau pourtant potable d’une cuvette de WC, en pleine épidémie de gastro !

Un autre aspect, moins évoquée certes, peut expliquer in fine, notre frilosité. Il est d’ordre financier et concerne le financement du traitement des eaux usées. La diminution de la consommation d’eau potable (base au calcul des taxes), du fait des économies réalisées par la récupération d’eau de pluie a une réelle incidence sur le mode de calcul !

Situation que nos voisins allemands ont surmonté avec succès utilisant des solutions qui peuvent être importables chez nous : présence de compteurs sur les citernes, mode de calcul des taxes liées aux eaux usées (établies non sur la consommation d’eau potable mais sur le degré de perméabilité des sols …)

Comme quoi, en matière de production électrique ou de récupération des eaux de pluie, il est  plus que temps que notre pays entreprenne enfin sa révolution écologique, simplement pour se mettre à niveau et à la hauteur des enjeux planétaires.
Pour nous en convaincre, voyageons chez nos voisins ! Accords de Grenelle ou pas, en matière d’environnement, il est grand temps que nous passons du mythe à la réalité du et que l’Etat aide les élus locaux à agir et à s’engager dans la voie du Développement Durable (financièrement mais également en leur simpifiant la tâche) !

Monsieur le Ministre ou Madame la Secrétaire d’Etat, intervenez pour nous permettre de récupérer l’eau de pluie pour alimenter les chasses d’eau de l’école de la Charmoye !

Notes précédentes sur cette thématique

Histoire d’eau

Des ronds dans l’eau de pluie

De la nécessité et de l’avantage de récupérer l’eau de pluie 

Eclairer juste et durablement

c436119a629074459f7c02a414472a1d.jpgIl y a quelques semaines des Lycéens Meldois sont venus m’interroger sur un sujet pour le moins inattendu : la « pollution lumineuse ». Cet interview faisait suite au reportage que la revue Astronomie Magazine (voir Documents) a consacré à ma commune et à notre action dans ce domaine.
La discussion avec ces lycéens m’offre l’opportunité de faire le point sur ce sujet, jamais abordé encore sur ce blog, et pourtant  trés représentatif du Développement Durable.

Rappelons que l’éclairage représente en moyenne 18% de la consommation d’électricité d’une ville, 23% de sa facture et que chaque année c’est un million de tonnne de CO2 qui sont libérés dans l’atmosphère par l’éclairage public.
Au regard de l’innovation technologique, trés dynamique dans ce domaine, une commune est donc certaine de réaliser des économies substancielles en renouvellant son parc de luminaires (surtout lampes, luminaires et opriques) et d’agir pour la planète ! Ce qui représente de gros investissement en perspective (rien que pour Trilport nous avons plus de 650 lampadaires) et nécessite dans la majorité des cas, une rénovation du parc progressive.
C’est ce que nous faisons depuis 2002 en profitant des progrés réalisés; résultat, chaque année, nous éclairons mieux et plus en consommant moins !

S’il est important pour un élu de se battre afin de réaliser des économies d’éclairage substancielles, il doit dans le même temps assurer à ses habitants pour des raisons de sécurité évidentes une visibilité satisfaisante la nuit, mettre en valeur ses monuments et illuminer sa ville lors des fêtes de fin d’année … Paradoxal ? Pas tout à fait …

Autre point, la diminution de consommation d’énergie, n’est pas le seul argument environnemental, loin s’en faut ! Intervenir sur l’éclairage public revient à influer sur toute une gamme de thématiques liées au Développement Durable, y compris philosophique, c’est dire …

 

Alors qu’écrire sur la pollution lumineuse   ?

 

 

 

 

 

 

Eclairer Trilport

 

Définir un « Plan Lumière »

Nous avons réalisé en 2000, un diagnostic lumière, préalable indispensable à la rénovation globale de l’éclairage public. Rénovation engagée en voulant conjuguer économie, performances techniques, esthétisme et respecter une démarche envrironnementale.
Si en 2000 (une autre époque !), la notion d’économie était moins évidente, au regard du cout dérisoire de l’énergie et du surcout représenté par le matériel plus performant, aujourd’hui, il n’y a plus débat, tant les gains réalisés sont reconnus de tous.

Nous allouons depuis 2002, un budget annuel minimum à ce programme et renouvelons progressivement le parc de luminaires en tenant compte des interventions prévues sur la voirie (accessibilité, enfouissement, remplacement des canalisations de plomb …).
Ce renouvellement respecte les priorités definies dans notre plan lumière, portant sur le choix du trio de base (lampe (lampe sodium haute pression produisant une couleur orangée) ballast et luminaire), mais également du support (candélabre surtout). Son esthétisme de jour comme de nuit a été un des éléments du choix. Autre priorité, n’éclairer que le sol afin d’éviter les phénomènes de halo (voir plus loin), limiter la hauteur des mats afin de diminuer la puissance des lampes. Des choix tenant compte du secteur à éclairer (typologie, usages et nature de la voie : motorisée, usage mixte ou priorité piétons).

Les habitants attendent désormais, presqu’avec impatience le changement des luminaires de leur quartier, alors que jusque là c’est la panne qui les faisait réagir. Nous étendons peu à peu ce changement à l’ensemble de la commune, le delta (nombre de luminaires changés) dépendant des contraintes budgétaires annuelles.

La Place de l’église

bc2ed46be0dae4eb734f31bb1ae092a9.jpgLa rénovation de la Place de l’église (sujet de l’article d’Astronomie Magazine) est exemplaire. Au regard de l’importance patrimoniale du lieu, nous avons voulu obtenir une harmonie entre les choix d’aménagements, de mobilier urbain et les luminaires, en intégrant des différences de styles et de matières. C’est ainsi que nous avons effectué pour ce site (comme celui de la Mairie) des choix de matériels différents de ceux installés sur la commune. Un choix qui devait apparaitre cohérent de jour comme de nuit, volonté poursuivie pour l’illumination de l’église.

L’éclairage choisi est en cohérence avec les autres choix effectués sur ce site : aménagements, places de parking, jardinière en meulière, espaces piétonniers, mobilier urbain, arrosage automatique des espaces verts (économie de la ressource eau).

Pour éclairer l’édifice religieux, l’accent a été mis sur des éclairages modérés et rasants, mettant en valeur la base du monument et le grain de la pierre. La lumière est cette fois ci blanche et produite par des ampoules basse consommation de 25 W (150 watts efficaces). L’éclairage perdu vers le ciel est extrêmement réduit. Le clocher est uniquement illuminé de l’intérieur dans sa partie haute.

Expérimentations

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Nous avons expérimenté cette année sur la voie publique les diodes électroluminescentes (ou leds) qui présentent bien des avantages : énergie consommé, durée de vie, fréquence des pannes, recyclage … Force est de constater que pour des voies mixtes (et encore plus si la voie est motorisée) cette technologie n’est pas encore adaptée.

Autre piste d’avenir, implanter des systèmes de gestion « intelligents » capable de gérer les temps d’allumage et de moduler la quantité de lumière utile sur l’ensemble des luminaires d’une ville, et selon les priorités de chaque site …

Une technologie intéressante à plus d’un titre, sur laquelle nous nous informons, que nous allons bientôt également expérimenter même si nous donnons pour l’heure la priorité à la rénovation du parc.

L’éclairage durable

 

Mais l’intérêt pour la planète d’agir en direction de l’éclairage durable a d’autres arguments environnementaux

Du phénomène de halo lumineux à la bio diversité

 

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Ne pas éclairer le ciel permet de diminuer le phénomène de halo.
Le ciel nocturne ne concerne pas que les hommes. Pour s’en convaincre, il suffit de se placer la nuit dans une forêt ou au milieu des champs et de regarder au loin, le halo de lumière entourant une ville.
Notre Région est très touchée par cette pollution lumineuse, ce qui n’est pas sans incidence sur la vie de la faune qui nous environne. D’autant que l’augmentation des espaces verts dans les villes a une conséquence heureuse : le retour de certains animaux …

Agir sur l’intensité de ce halo lumineux permet d’en diminuer l’importance et son périmètre de nuisance aux alentours, notamment pour la faune. Diminuer la dispersion lumineuse dans le ciel permet d’agir en faveur de la bio diversité.

Que c’est beau les étoiles la nuit

 

817dbdaf752509418625f6e051886859.jpgLa nuit a ses spécificités, non seulement depuis que l’homme est l’homme, mais depuis la nuit des temps. Il est stupidement humain de considérer que l’éclairage public de nuit a pour but d’éclairer comme en plein jour afin d’oublier qu’il y a une nuit.

Nous en avons besoin, c’est un élément indispensable à notre cycle naturel et qui correspond à un besoin physiologique.

Dans nos villes, il y a de plus en plus d’enfants et d’hommes qui oublient qu’il y a des étoiles dans le ciel et qui ne s’en aperçoivent que durant leurs vacances, et encore … Regarder les étoiles est non seulement un acte essentiel d’humilité, mais cela nous rapproche des premiers hommes, de notre coté animal … Cela nous replace également certaines perspectives comme celle du coté éphémère du passage de l’homme dans l’univers et son coté microscopique au regard de tout le reste.

Une situation qui peut rappeler certaines obligations à nos contemporains, et la responsabilité qu’il ont pour le devenir de ce petit bout d’étoile sur lequel nous vivons …

Cela ne vous rappelle pas une histoire d’étoile, de renard, de rose et de Petit Prince ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grenelle de l’Environnement … Chiche !

ebd7f4c423a5f1969bb6fa45f71db5f9.jpgLe Grenelle de l’Environnement s’est terminé sur un satisfecit quasi général et ce n’est pas moi qui m’en plaindrait !

Pardon d’évoquer quelques souvenirs personnels, style vieux combattant, mais tant pis !
Lorsqu’en 2002, j’ai incité l’équipe municipale à se lancer dans le Développement Durable, à partir des partenariats contractés avec la Région et le Département, nous apparaissions aux yeux des élus voisins sinon comme des « indiens », du moins comme des originaux  … En 2003 et 2004, au moment de l’élaboration de nos projets H.Q.E, nous devenions selon les uns des « pionniers », et les autres des « dépensiers » et nous en étions encore à l’explication de l’intérêt du concept de Haute Qualité Environnementale,  y compris auprés d’élus de tout premier ordre, qui nous écoutaient poliment mais sans plus. Lorsqu’en 2005, Trilport a lancé son Agenda 21, nous faisions carrément sourire (une mesure « gadget » !), un an aprés nous en étions toujours à l’explication de texte concernant cette démarche (voir note )  …
Aujourd’hui nos premières réalisations sont incontestablement dans l’air du temps, font parler d’elle, quelquefois malgré nous (cf note sur l’eau, et ronds dans l’eau)  et nombre de villes voisines nous regardent désormais d’un tout autre oeil, certaines allant même jusqu’à suivre cette même voie !

 Au niveau national, le Grenelle de l’Environnement marque également une inflexion forte dans la prise de conscience collective des français en direction du Développement Durable. Saluons le travail effectué par les cinq collèges (Etat, ONG, salariés, employeurs, collectivités territoriales) composant le tour de table tant dans les groupes de travail de l’été, que dans les séances plénières de l’automne. Un sccès à mettre également au crédit des ONG, vu la place décisive qu’elles y ont pris, notons pour l’anecdote qu’aucune n’a claqué la porte !

Pour la première fois dans notre pays, et c’est là l’essentiel, l’Environnement est traité globalement et non de manière sectorielle et éclatée, l’enjeu est bien à ce niveau. Il est temps que les formations politiques recoivent le message 5 sur 5, revoient leurs fondamentaux et placent au cœur de leur projet de société les questions environnementales comme les problématiques qu’elles induisent.

La France réagit enfin à ce qui constitue un réel bouleversement copernicien : le réchauffement climatique et ses conséquences … Vu notre retard dans ce domaine, le triomphalisme n’est pas de mise, nos élus seraient bien inspirés de ne pas vouloir donner de leçon à la planère entière mais au contraire faire preuve d’humilité (qualité faisant parfois défaut aux français …) et retrousser les manches …Car tout reste à faire !

 Une fois les sunlights des médias éteints, que restera t’il de ce Grenelle ?Au-delà des mots et des images, le plus dur reste à accomplir, notamment en matière de financement, d’arbitrages et de mise en oeuvre.N’oublions pas que les décisions nécessitant des choix décisifs et des décisions concrètes ne seront prises qu’aprés les élections locakes de Mars 2008.

Comme quoi, le maître mot pour résumer l’aprés Grenelle est bien : Vigilance …

 

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Point à souligner, essentiel pour l’avenir, la question écologique est enfin abordée par le patronat, non comme une contrainte mais comme une valeur ajoutée, ce qui constitue, pesons nos mots, une vraie révolution.

Depuis le rapport Stern (cf note) l’environnement est un sujet d’économie politique et la vision d’une écologie malthusienne repliée sur elle-même,  laisse place peu à peu à celle d’une écologie « positive » désirant orienter le développement économique vers de nouveaux concepts et valeurs, enclenchant une croissance vertueuse. Désormais la prise en compte de l’environnement constitue un levier de croissance économique. Car derrière les déclarations d’amour à la planète de certains de nos dirigeants se profilent des arrières pensées plus mercantiles, celles des marchés d’aujourd’hui et de demain.

Ce n’est pas pour rien que Georges Bush où plus prés de nous Nicolas Sarlozy ( « Le créneau écolo, c’est vrai que cela me fait chier », avait il confié à Yasmina Reza lors de l’élection présidentielle (cf son livre «L’aube le soir ou la nuit»,) revoient progressivement leurs positions vis-à-vis du Développement Durable : nécessité fait loi. That’s a real politik

Comment devenir « exemplaire » ?

 Soyons assurés que certains lobbies n’ont pas dit leur dernier mot et interveindront dans les prochaines semaines afin de bloquer loin de la fièvre médiatique des mesures les pénalisant. Car certaines ombres demeurent malgré tout :

Quid concrètement du principe de précaution remis en cause notamment par la Commission Attali, que ce soit pour les pesticides, les OGM ou l’EPR ?
En matière agricole, nous sommes toujours dans le domaine de la rhétorique et de la Com’. Si le chef de l’Etat accepte les pesticides, il interdit des OGM sur lesquels il possède quelques « doutes », s’engageant à « réduire de 50 % l’usage des pesticides, dont la dangerosité est connue… « si possible dans les dix ans qui viennent » (sic !).

Comment définir l’exemplarité environnementale ?  Au nom de quoi ? Dans quels domaines ? Et pour quels bénéfices ? Pour beaucoup d’observateurs avisés, avec son fameux « Grenelle »,  la France ne fait que rattraper son retard. Faut-il rappeler les innombrables condamnations de notre pays pour non-application du droit européen en matière environnementale, notamment dans le domaine agricole ?

Dans l’attente des mesures précises, concernant  le développement du fret, du transport en commun ferroviaire, des énergies renouvelables, comment atteindre les objectifs annoncés sans toucher au mécanisme des prix, à l’établissement de mesures coercitives ou incitatives : permis de polluer, taxe carbone, remise à plat de la fiscalité …  Enfint pourquoi l’Etat n’ a pas voulu aborder le sujet des Tranports en commun pour l’Ile de France ?

Quid de la fracture sociale ? Faut il rappeler que nombre de français ou de pays n’ont pas les moyens d’être écolos, et que ce terme rime souvent avec « bobos ». Ou comment aider concrètement les pauvres à moins polluer ?

Enfin sur les pays ne respectant pas le protocole de Kyoto, ne pas oublier que le principal des pays non signataires est les Etats-Unis, premier pollueur mondial, et ce grâce à Monsieur Bush …

Enfin, comme trop souvent,  les plus grandes incertitudes règnent sur le financement national des mesures annoncées, notamment dans le domaine du bâtiment (isolation, énergie …), qui va payer ? es besoins sont estimés à 20 milliards d’euros annuel (rappelons que les cadeaux fiscaux attribués par ce gouvernement aux plus aisées s’élèvent à environ 15 milliards d’euros par an…)

 De l’intérêt de la puissance publique

La question environnementale renvoie depuis ses origines aux principes de responsabilité, d’éthique et de précaution.

L’importance de l’enjeu et la situation actuelle de notre planète, nécessitent une action urgente s’affranchissant des frontières (faut il rappeler qu’elles n’ont pu arrêter  le nuage de Tchernobyl)  reposant sur des contrôles, des évaluations, des incitations ou des sanctions … Cette régulation ne peut être effectuée que par la puissance publique : états ou ONG ayant lune capacité d’action réelle !
Voilà qui nous éloignent des tenants d’un libéralisme débridé et sans entrave ou la recherche d’un profit immédiat et optimal s’affranchit des contraintes du long terme, que ce soit pour prévenir ou pour financer les infrastructures.

N’oublions pas que c’est le prix actuel du baril de pétrole, qui incite certains à investir dans les énergies renouvelables ou dans l’isolation des bâtiments, pas l’état de la planète !

Toutes ces raisons expliquent que si bien évidemment je me réjouit de ce Grenelle de l’Environnement, je rete circonspect pour la suite … Je n’oublie pas le fameux discours de Jacques Chirac à la tribune des Nations Unies : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » ? n’a eu aucune suite concrète … Car dans le domaine de l’environnement, plus que dans toute autre, la seule réponse acceptable est celle de l’action quotidienne, et de ses incidences directes sur notre planète …

Tout le reste n’est que littérature ou effet de Com’.

 

Liens ou notes précédentes sur cette thématique 

le site du GIEC

Plaidoyer pour la filière bois

Les bio-carburants sont ils vraiment écolos ?

 Le changement climatique devient une affaire d’économistes

Planète, la preuve par 4

 Le Petit Prince, centre de Loisirs HQE

Des ronds dans l’eau … de pluie

018e7ccf3503e9b594cd016729a50fac.jpgJuste quelques mots sur les premières réactions suscitées par l’interdiction de la DDASS, concernant l’utilisation d ‘eau de pluie pour les chasses d’eau des sanitaires du futur réfectoire de l’école de la Charmoye (note précédente).

Une position officielle qui a fait quelques vaguelettes médiatiques, puisque le Parisien en a fait un article (« pas d’eau de pluie pour les WC de Trilport) et qu’une équipe du journal télévisé régional de FR3 Ile de France en a fait un sujet la semaine dernière.

Il est vrai qur la proximité du Grenelle de l’Environnement, a placé ce sujet au premier plan de l’actualité, tant la prise de conscience  sur la problématique de la protection de l’Environnement semble enfin réelle et concrète.

Bien évidemment je ne vais pas m’arrêter là et compte bien intervenir au plus haut niveau pour faire évoluer notre réflexion collective sur ce sujet mineur mais symbolique.
D’autant qu’une discussion impromptue avec mon médecin sur ce thème, apporte un nouvel angle de vue inédit.
Que se passe t’il aujourd’hui dans le cas où un enfant boit de l’eau (même potable) au fond de la cuvette des WC au regard de toutes les bactéries (dérections, urine, produits d’entretien) qui y baignent ?

Faut il pour autant interdire les chasses d’eau, je compte bien saisir la DDASS sur la portée considérable d’un tel risque sanitaire !