L’école primaire «en décalage avec les besoins de l’élève »

Robert Doisneau : 1957- La pendule

Le rapport que la Cour des comptes vient de consacrer à l’enseignement primaire présente deux mérites : replacer ce sujet au centre du débat, dresser un constat objectif et alarmant d’une école « en décalage avec les besoins de l’élève » ; il confirme la gravité d’une situation que je ne découvre malheureusement pas, représentant l’Association des Petites Villes de France dans les réunions entre ministre et associations d’élus, format de réunion initiées par Pape N’Daye.
Depuis son départ (juillet 2023) et les 4 Ministres de l’Éducation qui se sont succédés, nous ne nous étions plus réunis. Point positif, Elisabeth Borne vient de relancer un Comité des élus avec les différentes associations auquel j’ai participé.

Dans son analyse, la Cour des Comptes indique quatre tendances de fond qui caractérisent notre école : la dégradation continue du niveau des élèves, l’augmentation constante de la dépense publique, l’accroissement des inégalités sociales et territoriales selon l’origine des familles ou le lieu de résidence, la diminution historique du nombre d’élèves.
Il faudrait y rajouter 20 ans après la loi de 2005 sur l’égalité des droits, l’augmentation du nombre d’élèves en situation de handicap qui représentent désormais plus de 4% des élèves scolarisés (500 000).

Vu les moyens financiers, logistiques et humains mobilisés, les résultats ne sont pas à la hauteur, ce que ne manque pas de souligner, avec justesse, les sages de la rue Cambon qui considèrent que « l’école du premier degré doit, évoluer impérativement dans son organisation et son fonctionnement ». Leurs propositions sont pour l’essentiel identifiées depuis des années : formation initiale et continue des enseignants, re qualification du métier, statut des directeurs …
Si l’on excepte un focus sur les rythmes scolaires ou l’évocation du « bien être de l’élève », la Cour des Compte reste dans sa ligne d’eau : demande de création d’indicateurs de pilotage permettant d’évaluer le montant réel de la dépense publique (à priori sous-estimée) et le niveau scolaire des élèves à la maille territoriale la plus fine …
Une de leurs recommandations se doit cependant d’être nuancée et mise en perspective avec la réalité des territoires : « systématiser les regroupements pédagogiques ou d’écoles ». N’oublions pas que l’école constitue un élément essentiel de l’aménagement du territoire, et qu’une journée d’élève se doit d’intégrer le temps passé dans les transports pour se rendre à l’école ou rentrer chez soi.

Traiter de l’éducation impose de privilégier une vision globale, systémique intégrant les différents acteurs, dont les collectivités. L’école est à la convergence des transitions auxquelles est confrontée notre société, et constitue également, trop souvent, un révélateur de ses fractures et de ses failles. Montesquieu l’écrivait, bien avant l’émergence d’ Internet ou de l’IA « Nous recevons aujourd’hui trois éducations différentes ou contraires : celle de nos pères, celle de nos maîtres, celle du monde. Ce qu’on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières … ».

Certains angles morts font selon moi défaut au diagnostic des magistrats financiers :
L’action sur le « travail personnel » de l’élève et le « hors école », puissants discriminants sociaux s’il en est, ce qui impose une collaboration plus étroite avec les communes ;
L’intégration des usages numérique et leur maitrise au cœur des enseignements, il est réducteur de limiter cette problématique aux seuls écrans ;
Faire émerger une école bienveillante, adaptée aux transitions et au service d’une pédagogie plus interactive et collaborative ;
L’école inclusive. Le nombre croissant d’enfants en situation de handicap impose de mettre en place, avec les différents acteurs impliqués, une organisation plus humaine, fluide et efficiente ;

Le rapport insiste sur la nécessité de renforcer la concertation avec les collectivités, soulignons cependant que cette dernière ne se limite pas au seul irritant de la carte scolaire, sujet de friction récurrent entre services de l’état et collectivités.
Concernant la problématique du temps de l’élève, il convient cependant de ne pas oublier le désordre causé et l’échec des précédentes réformes liées aux rythmes scolaires. Le sujet nécessite une approche apaisée, sereine et concertée avec tous les acteurs concernés, y compris économiques, et n’est pas uniquement du ressort de la seule rue de Grenelle.
Il serait sans doute utile et rapide, en intégrant les contraintes budgétaires des uns et des autres, de réfléchir à une articulation plus fluide entre temps scolaires et périscolaires d’une journée d’élève en menant en parallèle une réflexion de fond sur les notions de « travail personnel » et du « hors école » afin d’agir plus efficacement contre la discrimination scolaire et le déterministe social mùais également d’intégrer tous les enseignements des émeutes de juin 2023.

D’autre pistes de réflexion commune, dans lesquelles nos communes ont un rôle déterminant mériteraient sans doute une concertation plus étroite entre Éducation Nationale et collectivités : bâti scolaire, espaces extérieurs, mobilier, usages liés au déploiement d’un numérique éducatif qui ne se limite pas aux seuls écrans …

Au regard de la gravité du constat, de l’urgence de la situation que souligne ce rapport utile de la Cour des Comptes, il est bon de rappeler que les collectivités sont disponibles, prêtes à agir aux cotés et en concertation avec le ministère de l’Éducation nationale et les acteurs éducatifs (dont la CAF).
L’éducation est un devoir républicain et citoyen partagé et commun, mais également et surtout un investissement stratégique prioritaire du pays pour son futur.

Notes précédentes

De l’école de la défiance à l’école « faisons là ensemble »

Additionnons et ne divisons pas

Numérique, Trilport point d’étape

Trilport pour la 6eme année consécutive a obtenu les 5 arobases du palmarès 2024 du label national de Ville Internet, la ville est également une des 5 collectivités françaises distinguée pour son engagement dans la transition écologique appliquée au numérique. Ce qui, vu la taille d’une commune d’un peu plus de 5 000 habitants sans grands moyens financiers constitue une réelle performance.
Si cette reconnaissance officielle provoque de nombreuses questions d’élus d’autres villes sur l’action menée localement, nous n’avons surtout aucune prétention à une quelconque exemplarité tant je mesure chaque jour nos limites et manques en ce domaine.
Notre expérience peut cependant se révéler utile, c’est pourquoi il m’a paru intéressant de dresser un point d’étape sur la démarche initiée, avec ses forces et faiblesses, évoquer les perspectives de notre feuille de route.


Ce billet aborde les différents axes de la politique déployée, les solutions choisies et revient également sur certaines de nos interrogations.

Quelques mots sur la méthode suivie sur Trilport, son ADN repose sur cinq piliers principaux :
Contextualiser nos approches, s’il est essentiel de tenir compte des besoins et urgences à satisfaire, il convient cependant de bien appréhender en amont les ressources nécessaires pour y répondre. Dans une ville sans grands moyens financiers et humains il est impératif de prioriser les actions, d’anticiper leurs conditions et calendrier de déploiement, des prérequis qui imposent cohérence et constance dans l’action initiée et de lisser l’effort parfois sur plusieurs années. En matière numérique, la gadgétisation peutse révèler très onéreuse, aussi mieux vaut travailler la vague que l’écume ;
Privilégier la dimension humaine c’est ce qui explique pourquoi nous bous focalisons tant sur l’accès aux usages et à leur maitrise plutôt que sur les outils. Aussi perfectionné soit un outil, s’il n’est pas utilisé à sa juste mesure, il ne sert à rien. C’est pourquoi l’inclusion, la médiation et l’accompagnement constituent autant de priorités absolues ;
Préférer la robustesse, l’adaptabilité et l’agilité des solutions à la seule performance technologique. Dans ce cadre, il apparait essentiel de distinguer l’innovation incrémentale de celle de rupture ;
Développer une démarche à 360 degrés. Il faut souligner tout l’intérêt d’un label comme celui de villes Internet . Son référentiel permet de situer chaque action engagée dans une perspective globale, réfléchie, documentée, bâtie à partir de cas d’usages ; il devient alors possible d’auto évaluer la politique déployée et de fixer à ses équipes des axes de progression balisés et périmètrées ;
Défendre et porter les valeurs d’un numérique inclusif, émancipateur, éthique, citoyen qui n’oublie pas d’être souverain sur l’essentiel. SI les GAFAM ne sont pas le Satan que certains décrivent, ils ne sont pas non plus le paradis qu’ils prétendent être. Il est vital de permettre à des choix alternatifs d’exister, de se poser des questions de fond sur les conséquences à moyen et long terme de choix technologiques destinés à accroitre la dépendance des utilisateurs ;

Le numérique concerne désormais tous les domaines d’action des collectivités : éducation, inclusion, objets connectés, déploiement de services aux habitants qui se doivent d’être utiles, évolutifs, fiables et robustes … Les cinq arobases obtenus par Trilport, par exemple, font suite à plus de 70 actions répertoriées destinés à différents publics et plusieurs domaines, d’actions.
Cependant il est essentiel selon moi de dépasser la seule dimension « utilitaire » et de promouvoir un numérique solidaire, innovant, porteur et créateur de liens sociaux.
Cette ambition nécessite inévitablement d’accompagner la montée en compétence des usagers afin qu’ils soient en capacité de devenir un jour acteurs de leur destin et de développer leur libre arbitre plutôt que de se limiter au rôle de consommateurs passifs, voir addicts, que les GAFAM leur préparent et leur destinent.
Nous devons être conscients de toute la valeur de nos données personnelles et ne jamais oublier qu’en matière de numérique une partie de notre liberté future peut être potentiellement le prix à payer d’une gratuité apparente ou d’une facilité d’usage trés « envoutante ».

Au delà de toute considération pratico-pratique, il est essentiel d’avoir bien conscience des enjeux à court, moyen et long terme du numérique comme de son formidable potentiel.
« Il n’est pas nécessaire d’aimer le monde qui vient pour le voir venir » nous rappelle Chateaubriand, aussi autant agir afin de prévenir, anticiper ce qui peut l’être, sinon le pire est effectivement à craindre et l’aliénation menace. C’est une responsabilité politique et sociétale que le politique se doit d’assumer, d’autant que le plus paradoxal est que le numérique peut contribuer à libérer plus qu’à soumettre encore faut il faire lien et faire sens …
A bien des égards effectivement mieux vaut l’émancipation que l’aliénation, cette volonté fera l’objet d’un prochain billet car nous nous engagerons bientôt dans un tel challenge

Mais focus sur l’action déployée depuis plus d’une dizaine d’années à Trilport dans le domaine du numérique, si incontestablement l’IA fait la une de l’actualité , il convient de ne surtout pas oublier le quotidien et ses urgences qui sont autant de défis immédiats à relever.

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Éducation, la nouvelle donne 2/2

Trilport n’est pas Marseille est de loin. Nous ne sommes pas à la même latitude, n’avons pas les mêmes horizons, le même rapport au soleil, nos habitants s’il parlent la même langue ont des intonations et accents qui diffèrent et à priori nous n’avons pas non plus les mêmes écoles. Les remous suscités par la situation de celles de cette belle et grande ville lors de la dernière rentrée scolaire soulignent, en contrepoint, l’importance du rôle de la commune en ce domaine et la nécessité pour les élus d’en faire un des axes majeurs durables de leurs politiques locales, y compris pour les petites villes.

Pourtant le sujet devient absolument crucial. Comment en 2021 les collectivités peuvent elles contribuer concrètement à relever un défi aussi majeur pour le devenir de notre société et sa cohésion que celui de l’Éducation ?
L’école de la république ne doit laisser personne au bord du chemin et renouer au plus vite avec sa mission émancipatrice initiale. Il n’est pas admissible que tout citoyen quelque soit son origine, son milieu social ou son lieu de résidence, ne puisse disposer de la capacité de trouver sa juste place dans la société afin d’y exprimer toutes ses potentialités !
Faire de l’Éducation nationale le bouc émissaire d’une telle situation apparait simpliste et réducteur. Si notre système éducatif n’est plus depuis des décennies l’ascenseur social d’autrefois, cette responsabilité est avant tout collective, comme abordé dans le précédent billet.

La crise du système éducatif, la mutation numérique et environnementale, les problèmes de citoyenneté dans la cité, l’éclatement de la cellule familiale, les phénomènes identitaires et communautaires, le manque de perspectives proposées à nos concitoyens sont autant de faits qui doivent mener les élus locaux à réfléchir sur les politiques publiques de proximité à déployer auprès des plus jeunes.
Aussi beaucoup de Maires s’interrogent aujourd’hui, d’autant que le Ministère de l’Éducation Nationale a considérablement élargi son périmètre d’intervention. Il a désormais en responsabilité directe l’ensemble des domaines liés au périscolaire et au sport, seule la dimension culturelle échappe à son spectre.

Est ce un bien ? L’avenir le dira, mais nos collectivités se doivent d’intégrer ce changement de paradigme et les multiples conséquences qui en découlent, afin de n’’être pas réduit au seul rôle de payeur de politiques initiées, souvent sans concertation, directement de Paris et variant au fil des alternances. Les « stop and go » qui ont caractérisé ces 20 derniers années les politiques scolaires déployés par les gouvernements successifs démontrent les limites d’une telle perspective.
Il apparait essentiel de ne pas définir de modèle unique en matière éducative et d’épanouissement de la jeunesse, mais au contraire d’encourager la diversité des approches comme celle des acteurs.

Le confinement a dévoilé au grand jour certaines failles profondes, jusque là ignorées ou minorées. Leur ampleur doit cependant nous amener à agir différemment et à initier de nouvelles approches.
Si autrefois la mission d’une commune se limitait à mettre à disposition des salles de classe, à les chauffer et les entretenir, ce temps est bien révolu … Comment agir utilement et en complémentarité, afin de permettre à nos jeunes de devenir des citoyens accomplis, conscients de leurs droits et devoirs, ouverts au sens critique et ayant la possibilité d’exprimer leur potentiel et de s’adapter par la suite aux mutations d’un monde qui avance et ne nous attend pas ?

Voici quelques pistes expérimentés dans notre petite ville, comme tant d’autres qui ont fait de l’Education une priorité de leur action locale. Aucune exemplarité n’est ici revendiquée d’autant que le Covid nous a amené à douter, nous interroger et à nous positionner sur d’autres champs jusque là inexplorées …

( voir le précédent billet)

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La transformation numérique des territoires ne peut se faire sans les collectivités

Les Ministres Amélie de Montchanin et Cédric O ont invité les associations d’élus à débattre sur le volet du Plan de relance consacrée à la « Transformation numérique de l’Etat et des Territoires », réunion dans laquelle je représentais les Petites Villes de France.
Avis unanime, pour réussir une telle transformation ne peut se faire sans les collectivités. Si le plan France Relance mobilise des moyens financiers considérables (500 millions d’euros), il ne constituera une réelle opportunité qu’à cette seule condition, tant il apparait que pour être acceptable et acceptée de tous, cette démarche doit tenir compte en premier lieu des besoins de nos concitoyens et des contraintes que doivent surmonter les acteurs du terrain.

Si nous partageons l’ambition de décliner au plus près de nos concitoyens les politiques publiques, vouloir faire proximité (le « fameux dernier kilomètre ») nécessite pour s’inscrire au quotidien et dans la durée, certains préalables : intégrer les contraintes du terrain, s’appuyer sur les acteurs locaux, faciliter la vie des usagers (approche « Ux » : parcours usagers, ergonomie, expérience utilisateur …), privilégier une démarche ascendante de type « bottom up ».

Investir dans le numérique, suppose de miser plutôt sur les technologies d’avenir que celles du passé, fut-il «immédiat » et si ce n’est d’anticiper les tendances à venir, de tenir compte de celles qui ne sont déjà plus des signaux faibles : explosion des échanges de données, omniprésence de la data, nécessité absolue de travailler sur la robustesse des systèmes, lutte contre la cyber délinquance, sécurisation des accès (identités numériques), émergence de technologies disruptives telle la blockchain …

C’est bien le sens des propositions qui suivent …

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Numérique éducatif : Quels enjeux partagés pour l’école du XXI eme siècle ?

« Les nations qui s’avancent à travers les siècles ont besoin d’une instruction qui, se renouvelant et se corrigeant sans cesse, suive la marche du temps, la prévienne quelquefois, et ne la contrarie jamais. » Condorcet

Le confinement nous a pris de cours et la crise sanitaire, « crash test » grandeur nature a révélé fragilités structurelles, retard des usages numérique, dépendances du pays, provoquant une prise de conscience collective intervenue dans une période rendue délicate du fait de la mutation en cours.
La planète devient réticulaire et digitale, transformation d’autant plus déstabilisatrice que ce mouvement s’accélère. La « création destructrice », pour reprendre l’expression d’Edgar Morin, déroule sa longue traine, globale, systémique, bouleversant vies intimes, relations sociales ou économiques, et modifiant sensiblement notre rapport aux autres, à la société, au temps …
Un nouveau monde émerge, ce qui influe inévitablement sur la transmission des savoirs ; véritable révolution copernicienne, le numérique induit l’émergence de nouveaux modèles pédagogiques comme le développement d’habiletés spécifiques. L’école ne peut se permettre d’être « hors sol » et « hors du temps » vis à vis du monde extérieur auquel elle est connectée, au propre comme au figuré.
Afin de tirer les enseignements de ces derniers mois, le Ministre de l’Éducation a initié « Les États Généraux du Numérique pour l’éducation ». J’ai rédigé au nom de l’Association des Petites Villes de France (ou APVF) une contribution qui rassemble certaines de nos propositions.

L’Éducation constitue une compétence régalienne de l’État, mais depuis les lois de décentralisation elle est aussi l’affaire des collectivités. La ligne de partage semble claire, chacun détenant sa part de compétences, cependant sur le terrain la réalité est beaucoup plus floue. Aussi il devient urgent de définir une feuille de route partagée, y compris au niveau le plus local, afin de clarifier les responsabilités de chaque acteur et d’agir en commun afin de préparer au mieux notre société à répondre aux défis du XXI âme siècle .

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Trilport, reçu 5 sur 5 : @@@@@

Le Ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie remet les 5 arobases à la ville de Trilport (Photo Vills Internet)

L’association Villes Internet a dévoilé mardi 29 juin à la Défense, en présence du Ministre Julien de Normandie, son palmarès 2019.
Depuis vingt ans, cette association attribue aux collectivités lauréates son label national (allant de 1 à 5 arobases), selon la nature et de la diversité du panel de services connectés mis en place auprès des habitants et le déploiement de politiques publiques numériques locales qui soient respectueuses de leurs utilisateurs et visent à promouvoir un numérique citoyen accessible à tous.
Villes Internet est devenue un acteur incontournable des pouvoirs public dans le domaine de l’internet. L’association porte la vision d’un numérique citoyen, accessible à tous, réellement inclusif et n’oublie pas une dimension réellement éthique. Elle fédère les élus, acteurs locaux, partenaires institutionnels impliqués dans le développement de l’internet citoyen et du numérique urbain, initiateurs de politiques publiques à l’échelle locale ou nationale.

Soixante-trois communes françaises ont reçu la distinction la plus prestigieuse, celle des « 5 arrobases », Trilport en fait partie comme 17 communes d’Ile de France (voir plus loin).
Pour sa première participation, en 2018, la ville avait déjà obtenu 4 arobases, et a poursuivi, en cohérence, l’actions engagée. Les 5 « @@@@@ » sont une reconnaissance officielle et objective de la politique initiée depuis plusieurs années dans le domaine du numérique, de sa cohérence et de sa portée transversale et globale, malgré les moyens financiers et humains limités d’une petite ville de 5 000 habitants.
C’est également l’engagement dans un « internet citoyen » de la commune qui a été récompensé. Trilport a été effectivement une des premières collectivités au niveau national à avoir proposé et signé un partenariat avec la société française Qwant, afin notamment de déployer dans ses écoles, pour le plus grand bonheur des équipes éducatives et des élèves, la solution Qwant junior.

Concourir au label de Villes Internet, est un excellent moyen de situer l’action engagée dans une perspective réfléchie et réellement documentée, d’auto évaluer la démarche initiée, de se donner également des axes de progression cohérents et une méthode d’action qui soit transversale et globale. Obtenir 5 arobases ne peut être un objectif même si cela demeure une réelle satisfaction. 

L’évaluation à l’origine de l’attribution du nombre d’arobases respecte une matrice privilégiant une approche républicaine du numérique autour de quatre axes prioritaires :

  1. Démocratie et services publics : Identités, droits et libertés, Vie associative, Services publics, Démocratie locale
  2. Vivre ensemble : Vie quotidienne, Cohésion sociale, Solidarités, Territoire durable
  3. Partage des connaissances : Éducation, Médiation, Coopérations, Culture et patrimoine
  4. Création de richesses : Emploi, Innovation, Développement économique, Attractivité du territoire

Quelles sont les actions initiées par Trilport dans ce cadre comme les prochaines étapes que la ville a planifié ?

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