#jesuisenseignant

L’assassinat de Samuel Paty, horreur sans nom, doit devenir un électrochoc. Qui peut admettre qu’un professeur de la république, semeur de citoyenneté et éveilleur de conscience, soit mis à mort pour une leçon de liberté ?
C’est inacceptable et intolérable. Le fanatique qui a commis cet assassinat a également porté atteinte à la république. C’est pourquoi à Trilport, nous avons déployé au fronton de chacune de nos écoles, comme à celui de la Mairie, un message de solidarité et de soutien aux enseignants, à proximité directe des valeurs républicaines : Liberté, Egalité, Fraternité.

Cette tragédie doit nous ouvrir les yeux, il ne peut y avoir de compromission sur des valeurs qui constituent nos fondations, notre ADN.
Le vivre ensemble, la laïcité, la liberté de parole et de pensée, autant de trésors fragiles et rares à l’échelle de la planète et du temps, qu’il nous faut défendre et protéger. Protéger comme la prunelle de nos yeux qui nous permettent de voir et d’être éveillés, comme le tympan de nos oreilles qui nous permettent d’écouter et de progresser, comme la langue ou les doigts de nos mains qui nous permettent de nous exprimer et de créer …

Liberté … liberté d’expression, liberté de culte entre eux « qui croient au ciel et de ceux qui n’y croient pas » (Aragon), liberté d’aimer également, mais plus que tout, liberté de vivre, bâtir, dialoguer et semer ensemble, afin de produire du commun, du partagé, dans le respect de nos différences, c’est cela « faire société ».

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La victoire du pot de terre … « Collector »

Un arrêté ministériel vient de mettre un terme à plus de 13 ans de combat administratif que je mène contre l’État au nom de ma commune afin d’obtenir une décision simplement équitable, permettant à ma ville de mieux répondre à ses demandes. Comme quoi le Pot de terre n’est pas toujours prédestiné à perdre contre le pot de fer !

Au 1er juillet, nous serons enfin classés en Zone 1 (zonage logement social) comme les villes voisines concernées par la loi SRU, cet arrêté constitue une première, à double titre : il ne porte que sur une seule commune en France à savoir « Trilport », notre ville étant la seule à avoir eu gain de cause en ce domaine, après il est vrai avoir poursuivi l’État au Tribunal Administratif.
Les spécialistes de l’aménagement urbain (bailleurs, aménageurs, promoteurs …) ne se sont pas trompés sur le sens d’une telle décision et ses conséquences pour l’avenir, cependant rares sont ceux, parmi mes concitoyens, qui peuvent saisir réellement toute la portée et l’importance d’un tel arrêté pour la ville. Aussi il me semblait utile d’apporter les éléments d’appréciation permettant à chacun de mieux comprendre la nature et les raisons du combat mené toutes ces années contre une bureaucratie en mode kafkaïen et l’impact futur pour Trilport de cette mesure.

Il n’est effectivement pas banal et quelque peu paradoxal d’avoir à porter plainte contre l’Etat, pour être en mesure et surtout en capacité de respecter ses exigences !

Dès que j’ai lu cette décision, j’ai eu une pensée pour Nicole Bricq. Nicole avait été la première à me soutenir et durant toutes ces années m’a encouragé à ne jamais lâcher l’affaire, elle en aurait ravie …

La morale de cette histoire, s’il en faut une, est double :
1/ « Aide toi et le ciel t’aidera »
2/ Les seules batailles que l’on ne remportent jamais sont celles que ne l’on ne mènent pas !

Une décision bienvenue qui nous permettra à un moment clé, notamment de l’écoquartier de l’Ancre de lune, de construire plus facilement les logements imposés par l’État au titre de la loi SRU, sans transiger sur leur qualité et la dimension humaine des futurs projets, fidèles à la conception d’un habitat social de qualité, digne et respectueux de ses habitants comme des riverains que nous défendons depuis des années.

Pour découvrir toutes les péripéties et les enjeux de ce combat « juridique » vieux de 13 années, il vous suffit de suivre le lien.
Bienvenue et « bon voyage en Absurdie » dans le monde merveilleux de la bureaucratie française, un brin kafkaïenne et tout à fait retorse …

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Un nouveau mandat débute

Le Bureau Municipal, Jean Michel Morer Maire de Trilport entouré des huit Maires Adjoints

Cette nouvelle mandature débute dans un climat singulier, deux mois après l’élection municipale suivie d’une séquence inédite durant laquelle chacun aura pu prendre conscience de la vulnérabilité d’un système institutionnel à bout de souffle, dans l’incapacité d’anticiper ou de réagir à temps, et à l’inverse apprécier la formidable richesse humaine de nos territoires, magnifique promesse pour l’avenir. 
A Trilport nous sommes intervenus au cœur des fragilités d’une société qui n’en manque pas, simplement, à la mesure de nos moyens, mais utilement et efficacement je crois, permettant ainsi à nos concitoyens en situation de fragilité de surmonter cette période délicate.

Ces évènements soulignent une fois de plus l’importance des communes pour le pays et sa cohésion. Porteuses de lien social, notamment auprès des plus fragiles, elles initient et impulsent également des dynamiques territoriales, ne l’oublions jamais. Dans ce cadre, les élus locaux, créateurs de liens et passeur de sens, constituent une interface naturelle entre une administration et des décideurs trop souvent déconnectés de la réalité concrète et le terrain. Ces derniers jours l’ont encore illustré.

Notre pays doit se poser impérativement la question de l’acceptabilité, tant elle est majeure, voir centrale … Plus le sommet de la pyramide est éloignée de sa base, plus elle devient prégnante. La société se doit d’apaiser, réconcilier, fédérer plutôt que cliver, fracturer et abimer … La gestion de cette crise par l’État, qui fait suite à la séquence des gilets jaunes sont autant d’éléments qui en témoignent.
Cultivons nos doutes, ils sont écrivait Camus, ce que nous avons de plus intime, boussoles indispensables, parfois même signaux d’alerte protecteurs, ils constituent un formidable moteur pour progresser, aller plus loin et plus haut. Nos doutes permettent de concilier deux mots, que j’ai, à titre personnel, toujours considérés comme complémentaires et liés : ambition et humilité … 

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Après le confinement : « Aide toi, le ciel t’aidera »

Intervention au journal télévisé de TF1 sur la question de la reprise des écoles et des difficultés rencontrées

Nous avons vécu ces dernières semaines une parenthèse insolite qui a duré prés de deux mois, riche en enseignements : intimes, certains ayant eu l’opportunité d’un dialogue inédit avec eux mêmes ou plus collectifs, avec la place prise par des services publics comme l’hôpital et l’école, celle des « premiers de corvée » dans notre quotidien et l’impact des mesures gouvernementales liées notamment au soutien à l’emploi et à l’économie, y compris si certains, trop nombreux, ont eu la douleur de perdre leur emploi.
Cette crise sanitaire a également révélé les fragilités d’une société considérée jusque là comme invulnérable et accéléré un processus de décomposition avancée dont nous ne soupçonnions pas l’ampleur. «Le vieux monde se meurt » et un nouveau semble surgir soudainement, sans prévenir … « the times is out of joint » … attention aux dégâts, il y en aura et risquent d’être nombreux et douloureux.

Les spécialistes auront tout le temps de théoriser et débattre sur une expérience spatio temporelle aussi singulière qu’unique, véritable arrêt sur image dystopique. Les questions qui se posent à nous sont identifiées :
« le Monde d’après constituera t’il un nouveau départ, radicalement différent de celui d’avant (croissance, progrès, sens de la vie …) ?
Aurons nous l’intelligence collective de privilégier, valeurs et éthique , aurons nous la sagesse de remettre en cause ou perspective l’incidence de nos modes de vie sur la planète ?
Nous verrons bien … Un constat cependant qui s’impose à tous, l’homme pour l’homme, mais plus encore pour nos eco systèmes, est devenu au fil des millénaires le pire virus que la terre ait connu et le prouve toujours au quotidien.
A titre personnel, mon activité de Maire m’a fait toucher du doigt les lignes de fracture d’un modèle organisationnel à bout de souffle et, dans le même temps, apprécier le formidable potentiel humain d’une société qui n’en manque pas, constituant une véritable richesse et une promesse pour l’avenir.

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"Pour une ville épanouie"

Je serais candidat aux élections municipales de mars. Cette décision longuement murie aurait pu être différente, elle fait suite à un temps de réflexion que je me suis accordé ces derniers mois, sachant tout ce qu’implique au niveau personnel, familial et professionnel un mandat de Maire : du H24 durant six ans.
Six années d’une vie ce n’est effectivement pas rien, aussi mieux vaut peser le pour et le contre afin de ne pas prendre à la légère une décision qui implique également nos proches, vu le temps et l’énergie que l’on consacre à cette fonction.
Être Maire est tout à la fois « passionnant », « prenant », mais aussi parfois « désespérant », tant nous sommes confrontés directement aux contradictions d’une société de plus en plus « complexe » et malade de l’intérieur, une société devenue quelque peu schizophrène.

Un mandat passionnant.
S’il existe un mandat où l’on peut faire œuvre utile, c’est bien celui ci. La tâche d’un Maire, pour reprendre les propos d’Albert Camus, n’est sans doute pas de refaire le monde, mais bien d’agir afin d’empêcher qu’il ne se défasse, de « faire société ».
Placé en première ligne, le Maire partage la vie de ses concitoyens. Accessible, « à portée d’oreille », il entend et comprend leurs doutes, colères ou peur de l’avenir, touche du doigt les petits et grands tracas du quotidien comme les failles et faillites d’une société qui oublie trop souvent d’être solidaire et équitable.
C’est cette proximité qui créé la légitimité d’un élu, il se doit d’être en résonance avec son territoire. L’avoir oublié durant tant et tant d’années a sonné le glas d’organisations politiques que l’on croyait éternelles, mais qui ne percevaient la « réalité » du pays qu’au travers du prisme plus que déformant des vanités, postures ou petits calculs des apparatchiks composant les état majors parisiens.

L’écume n’a jamais remplacé la vague de fond.

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Voeux 2020, derniers du mandat

Une fois n’est pas coutume, pour cette dernière cérémonie des vœux du mandat, j’ai tenu à mettre à l’honneur les élus municipaux. Que nous soyons élus majoritaires ou d’opposition, le respect des personnes et opinions a toujours prévalu dans nos échanges. Je m’en félicite ayant toujours défendu la conception d’un débat politique digne et respectueux d’autrui.
Rappelons qu’un mandat implique également conjoints, enfants, familles, vu le temps consacré au service de l’intérêt général et que cet engagement est sur la durée, six ans d’une vie ce n’est pas rien.
Si certains n’y voient qu’un sprint de quelques semaines, le temps d’une campagne, il s’agit en fait d’une véritable course de fond qui exige souffle, résistance, endurance .., Parfois même résilience, tant, toutes ces années nous avons du avaler, digérer, apprivoiser, appliquer, un nombre incalculable de réformes, dont certaines pour le moins éloignées de la réalité du terrain.

La « verticalité » du pouvoir ne date pas d’aujourd’hui. La « vérité » telle qu’elle peut être perçue de Paris ou de Bercy, confrontée au réel apparaît parfois théorique, voir ésotérique, le plus souvent technocratique.
Le pire est lorsqu’il faut justifier auprès de nos concitoyens des décisions venues d’en haut sur lesquelles nous sommes très réservés
Les associations d’élus dénoncent depuis des années cette logique « top down » et la tendance au « big is beautiful », symbolisée par des intercommunalités XXL désincarnées, déshumanisées, lointaines, qui laissent de côté cette France des ronds-points, cette France périphérique qui est la nôtre. 


Plus d’un français sur 3 vit aujourd’hui dans une petite ville et nos concitoyens s’y installent de plus en plus, notamment en Seine et Marne. Le péri urbain est devenu « tendance » ! Pour les français « Less is more » désormais, encore faut-il que les infrastructures, notamment de transport, suivent, nous en sommes à des années lumière.
Nos petites villes sont également confrontées aux défis d’une société « complexe », schizophrène, exigeante. Nos collectivités s’activent pour mettre en place malgré des obstacles croissants et des budgets contraints, services de proximité et équipements permettant à nos habitants de s’épanouir là où ils vivent, c’est aussi cela la République. 

C’est sans doute pourquoi nos compatriotes, confrontés à l’abandon des services publics sont autant attachés à leurs mairies. Ils y trouvent une porte ouverte, souvent la seule, bienveillance, écoute et capacité d’action. L’élu local est directement accessible, « à portée d’oreille », et peut entendre sans aucun filtre : doutes, colères, peur de l’avenir. S’il représente toujours un recours, il devient parfois malheureusement un bouc émissaire tout trouvé, notamment sur les réseaux sociaux.

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