14 juillet 2012, sous le signe de l’unité nationale


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Une célébration marquée de ce coté ci du pays, son coté « nord », par une météo capricieuse. Notons avec plaisir cependant que la pluie a respecté une trêve bienvenue à Paris (pas d’effet « rain man » ce coup ci) et Trilport durant les cérémonies, ce qu’ont apprécié tous les participants à ces festivités.

Un 14 juillet particulier intervenant après une année électorale marquée de deux élections nationales majeures qui ont divisé les français, arrivant à point nommé pour permettre à chacun de se réunir autour de valeurs communes dépassant les clivages politiques.

Signalons que la volonté d’unité nationale est à l’origine de cette célébration républicaine, puisque la toute première cérémonie remonte à 1790, année durant laquelle la Commune de Paris, sous l’impulsion de Lafayette (illustration), invite les représentants des fédérations venant de toutes les provinces du pays, un 14 juillet pour célébrer la prise de la Bastille un an auparavant, et de défiler sur le Champ de Mars devant le roi. L’intention à l’époque de « refonder l’unité nationale » et de réconcilier les français paraît louable, mais chacun sait ce qu’il advint par la suite.

Le désordre tumultueux que va connaître ensuite le pays fait rapidement tomber dans l’oubli cette célébration, qui n’est reprise qu’en 1880, sous la IIIe République. Là encore, il s’agit de réconcilier le pays avec lui même, après les terribles ravages de la Commune et ses 30 000 morts, véritable et dramatique guerre civile. Du coup, on ne lésine pas sur les symboles républicains : La Marseillaise devient hymne officiel et le 14 juillet fête nationale, mais en fait c’est 1790 que l’on célèbre, la fête de la Fédération, et non la prise de la Bastille de 1789, du fait du sang versé lors de cette journée plus sanglante qu’il n’y semble.

 

Mais pourquoi un tel souci d’unité nationale aujourd’hui ?


 

 

 

Si la France et les Français ont besoin aujourd’hui de se retrouver, c’est bien pour relever ensemble, les défis qui s’annoncent et s’amoncèlent, la France étant plus forte rassemblée que divisée.

Cette célébration du 14 juillet arrive à point nommé, comme un moment de respiration citoyenne, précieux et intemporel, témoin de l’attachement commun de générations successives de français aux valeurs qui, au fil de l’histoire, ont forgé non seulement notre République, mais essaimé partout sur la planète, des graines de France, patrie des lumières et  de la liberté et des droits de l’homme, qui depuis ont fleurit sur tous les continents.

Ce que représente ce pays dépasse effectivement la seule question de la nationalité, car au delà d’une carte d’identité, il y a surtout une citoyenneté, faite de droits mais aussi de devoirs.

C’est par ce que ce pays est une terre d’accueil qu’il est devenue la France, mais c’est également parce que nos compatriotes respectent des valeurs communes, quelque soit leur race, leur couleur de peau, leur origine, leur statut social, leur confession, ou leurs idées politiques qu’ils sont des citoyens français d’abord et avant tout. La question n’est pas celle de la nationalité, mais bien de la citoyenneté et du respect : d’autrui, du pays, du maillot pour les sportifs, des valeurs surtout, car c’est bien la France de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité que nous célébrons chaque 14 juillet, depuis 1790.

Sur le fronton de chaque Mairie, trois simples mots nous rappellent d’ou nous venons, qui nous sommes et où nous allons … Liberté, égalité, fraternité … Des valeurs qui prennent encore plus de sens lorsque les temps sont durs; à défaut d’être absolument frère, restons du moins solidaires devant l’adversité.

Certes, l’état de la planète inspire inquiétude, le temps est à l’orage sinon à la pluie,  les infos à la télé font plus grimacer que sourire, l’époque est rude, surtout lorsque l’on pense à des pays subissant des conflits ou aux ouvriers d’Aulnaye sous Bois ! Nous attendons tous le retour de lendemains qui chantent …

Chacun à notre place, nous pouvons et devons contribuer, à ce que ce pays, pour qui des générations de nos parents et grands parents, toutes couleurs de peaux et origines confondues, ont versé leur sueur, quelque fois leur sang ou même sacrifié leur vie, sorte d’une crise qui ne constitue en fait qu’une épreuve de plus, excusez ce relativisme mais depuis 1790, ce pays, on peut dire qu’il en a vu, combien de guerres, de catastrophes naturelles, d’épidémies, de famines a t’il surmonté ? 

Pour se sortir d’une telle situation, le pays doit revêtir de nouveau le bleu de chauffe (le bleu France ?) et conquérir de nouvelles Bastilles, histoire de remettre les pendules à l’heure et la France dans les rails… Encore faut il que les français se réconcilient avec eux mêmes afin de redonner à leurs enfants foi dans l’avenir.

Nous devons impérativement retrouver des perspectives de monde meilleur et un projet de société pour avancer de nouveau mais nous n’y arriverons que rassemblés …

Décidemment, ce 14 juillet est un moment d’unité nationale, rare, à savourer sans modération.

 

Pourquoi lier les célébrations du 8 et du 9 mai ?

h-4-2068467-1273510558.jpgChaque année dans toutes les villes de France, le 8 mai, nous célébrons la fin de la 2eme guerre mondiale et de l’horreur nazie. Il est bon de se souvenir que le nazisme est né d’une victoire mal assumée par des vainqueurs trop dominateurs, de l’humiliation de tout un peuple et d’un pays vaincu, qu’il s’est développé au fil d’une crise économique, sociale et politique profonde et que cette idéologie a prospéré non seulement sur un nationalisme exacerbé, et le repli des peuples sur eux mêmes mais aussi sur la recherche de boucs émissaires.

Plus qu’une guerre, cette victoire a mis fin à une tragédie et une abomination …

Personne ne doit oublier les camps de concentration, le port de l’étoile jaune, la Shoah, la solution finale, tous ces morts, civils et militaires, qu’ils soient allemands, anglais, américains, russes, français, de la métropole ou des colonies d’Afrique du Nord, d’Asie, d’Afrique, tout ce sang versé et mélé …
La culture, religion, race, langue ou couleur de peau même de chacun de ces morts était sans doute différente, mais un idéal commun les animait : terrasser l’ignominie nazie afin que règne la liberté des pays, des hommes  et des consciences… 

Célébrer cette tragédie et ce sacrifice commun est un devoir de mémoire incontournable tant nous sommes redevables de ce combat pour un monde meilleur. Sans toutes ces volontés, tous ces sacrifices notre présent serait aujourd’hui sans aucun doute différent …
C’est une obligation morale que de transmettre aux générations futures, non seulement toute la symbolique d’une telle journée, mais aussi et surtout le souvenir de toutes ces horreurs vécues et subies. 
Pourtant, il me semble bon de lier la commémoration du 8 mai à celle du 9 mai, jour de l’Europe, tant nous devons paradoxalement, la lente émergence de l’Europe politique à la nécessité absolue de nos peuples de se réconcilier afin de tirer toutes les leçons d’un passé tumultueux dont celui des deux dernières guerres mondiales …

Une filiation directe, lié à tout ce sang versé durant les siècles écoulées dans tous nos pays. Filiation que François Mitterand a souligné dans un de ces tout derniers discours …

 


« II se trouve que les hasards de la vie ont voulu que je naisse pendant la Première Guerre mondiale et que je fasse la seconde.

J’ai donc vécu mon enfance dans l’ambiance de familles déchirées qui toutes pleuraient des morts et qui entretenaient une rancune et parfois une haine contre l’ennemi de la veille.

L’ennemi traditionnel !

Mais, nous en avons changé de siècle en siècle ! Les traditions ont toujours changé. J’ai déjà eu l’occasion de dire que la France avait combattu tous les pays d’Europe, à l’exception du Danemark, on se demande pourquoi !  Mais ma génération achève son cours, ce sont ses derniers actes, c’est l’un de mes derniers actes publics.

II faut donc absolument transmettre. Vous êtes vous-mêmes nombreux à garder l’enseignement de vos pères, à avoir éprouvé les blessures de vos pays, à avoir connu le chagrin, la douleur des séparations, la présence de la mort, tout simplement par l’inimitié des hommes d’Europe entre eux. II faut transmettre, non pas cette haine, mais au contraire la chance des réconciliations que nous devons, il faut le dire, à ceux qui dès 1944-1945, eux-mêmes ensanglantés, déchirés dans leur vie personnelle le plus souvent, ont eu l’audace de concevoir ce que pourrait être un avenir plus radieux qui serait fondé sur la réconciliation et sur la paix. C’est ce que nous avons fait.

Ce que je vous demande là est presque impossible, car il faut vaincre notre histoire et pourtant si on ne la vainc pas, il faut savoir qu’une règle s’imposera,  : le nationalisme, c’est la guerre ! 

La guerre ce n’est pas seulement le passé, cela peut être notre avenir,

C’est nous, qui sommes désormais les gardiens de notre paix, de notre sécurité et de cet avenir ! »

François Mitterand
Président de la République 

 

A Lazare Ponticelli, ce 11/11/11

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Ce 11 novembre 2011 est un moment  particulier pour notre ville et l’agglomération …

Particulier pour Trilport avec la venue d’une délégation de nos amis d’Engen, notre ville jumelée, située dans un pays, l’Allemagne, qui lors de la Grande Guerre a partagé les mêmes peurs et les mêmes douleurs, mais de l’autre coté des tranchées,

particulier aussi et surtout pour l’agglomération du Pays de Meaux, du fait de l’inauguration du Musée de la Grande Guerre, sur les lieux mêmes où tant de vies humaines furent sacrifiées.

En ce jour, au moment des nombreuses célébrations qui accompagnent l’inauguration du musée, n’oublions jamais le bilan de cette terrible tragédie …
Plus de 10 millions de morts sont tombés « Sous cette pluie de fer, De feu d’acier, de sang » et dans quelles attroces souffrances …

La seule question qui vaille et que l’on doit à l’histoire est de savoir pourquoi …
Pourquoi tant de morts, tant de haine, tant de dégâts  humains et matériels ? et tant de conséquences par la suite ?
L’écrivain autrichien anti nazie Stephan Sweig nous apporte quelques éléments de réponse …

 » Si aujourd’hui on se demande à tête reposée pourquoi l’Europe est entrée en guerre en 1914, on ne trouve pas un seul motif raisonnable, pas même un prétexte.

Il ne s’agissait aucunement d’idées, il s’agissait à peine de petits districts frontaliers ; je ne puis l’expliquer autrement comme une conséquence tragique de cet excès de puissance qui s’était accumulé durant ces quarante années de paix et voulait se décharger violemment. Chaque État avait soudain le sentiment d’être fort et oubliait qu’il en était exactement de même du voisin ; chacun en voulait davantage »

 

Effectivement, rien ne justifie cette guerre ou si peu …  Aucune idéologie, sinon celle du profit des marchands de fer, de canon et de feu, et des différents impérialismes européens qui en voulaient toujours plus en jouant sur l’enthousiasme de militaires en mal de testostérone désirant plus que tout une revanche sur 1870 …

Qu’en retenir …

Une génération sacrifiée, des régions et des économies entièrement détruites, des années de malheur pour le plus grand nombre, des sentiments nationaux exacerbés, et au bout du bout, des vaincus humiliés !
Une humiliation qui conduira au nazisme, et sera à l’origine d’un conflit encore plus horrible …

Autant dire que je suis plus que réservé de faire de cette journée, un « memorial day » à l’américaine. Il y a contre sens. Chaque date qui compose le tryptique 11 novembre, 8 mai, 14 juillet à sa logique, et ses enseignements, encore faut il les retenir et ne pas faire de contre sens.
Ce n’est pas la « victoire de nos couleurs » qu’il faut exalter, mais bien une tragédie mondiale qui a secoué durablement et dramatiquement ce continent : que l’on soit allemands, prussiens, anglais, français ou d’une toute autre nationalité.
Il n’y a pas de hiérarchie dans les morts, chacune a son poids de malheur et de souffrance, mais peut on, à l’aune de l’histoire, comparer le cataclysme terrible qui a secoué le monde en ce début de XXeme siècle, sacrifié une génération entière de nos jeunes, celle des Lazare Ponticelli, le dernier poilu français à disparaitre, un sur trois n’est pas revenu et aucun n’en est sortit indemne, à une opération militaire extérieure, comme celle de l’Afganisthan dont chaque jour nous montre l’inutilité.
Non bien évidemment non, et ce n’est pas faire injure aux soldats qui tombent aujourd’hui si loin de chez eux, que dire ou penser cela.
Il y a des guerres et des morts inutiles;  les 10 milllions de cadavres qui ont jonché l’Europe entre 1914 et 1918 étaient ils si utiles … Je les aurai préféré alerte, plein de vie et d’entrain …

C’est le temps qui constitue le tamis de l’histoire pas la décision politique d’une seule personne. Le fait qu’il n’y ait plus de poilu en vie, que Lazarre Ponticelli ne soit plus parmi nous, ne doit pas nous faire perdre de vue la nécessité de ce remémmorer toute la tragédie qu’a constitué cette guerre.

Car ce sont les hommes, c’est bien notre démocratie qui a rendu ce cataclysme possible.

 

 

 

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La « der des Der »  doit nous amener, nous français, à ce moment précis de notre présent, à réfléchir sur la nécessité absolue de contruire l’Europe politique, en prenant bien garde de n’humilier aucune nation, la crise grecque est sur ce point révélatrice. Elle doit aussi rappeler la nécessité pour nos états et gouvernements de ne pas devenir le jouet docile et complaisant d’acteurs économiques tout puissants et de se prémunir de tout esprit de domination des uns sur les autres …

La guerre ne doit pas être un marché, ni pour les marchands de canons, ni pour les états.

Ce conflit, première guerre moderne s’il en est,  doit surtout nous rappeler, ce qu’est effectivement une guerre et ce qu’elle entraine comme douleur et désolation.
Toute vie humaine mérite considération, que l’on soit civil, simple soldat ou généralissime.

C’est cette douleur qui n’apparait pas assez, me semble t’il, dans ce magnifique musée au fonds documentaire et historique impressionnant, l’oeuvre de toute une vie, et Jean Pierre Verney doit être salué et remercié pour cela.
C’est grâce à sa ténacité que le sacrifice de millions de personnes, il y a prés de 100 ans, trouve un nouvel écho aujourd’hui et nous rappelle que cette tragédie n’est pas une superproduction virtuelle en technicolor mais qu’elle s’est déroulée sur cette terre même au début du siècle dernier …
Mais où sont la douleur et les larmes, le poids de l’année 1917, les mutineries, les charniers, les décisions criminelles de certains sabreurs se fichant éperdumment du prix du sang et du poids d’une vie, les suites politiques pour un continent qui vacille, l’expression des nationalités, les mots de Céline et ceux des poilus crevant comme des chiens dans les tranchées ?

Permettez moi pour en guise de conclusion, rappeler ces quelques vers, écrits par ce passeur d’émotion incomparable qu’était Jacques Brel, désirant dans son dernier album rappeler, non seulement le combat d’un homme politique français, premier mort de cette guerre qui s’annonçait et qu’il dénonçait, Jean Jaures, mais aussi le sort de toute une génération sacrifiée au nom d’un nationalisme douteux et exacerbé.

« Ils étaient usés à quinze ans

Ils finissaient en débutant

Les douze mois s’appelaient décembre

Quelle vie ont eu nos grand-parents

Entre l’absinthe et les grand-messes

Ils étaient vieux avant que d’être

Quinze heures par jour le corps en laisse

Laissent au visage un teint de cendres

Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

On ne peut pas dire qu’ils furent esclaves

De là à dire qu’ils ont vécu

Lorsque l’on part aussi vaincu

C’est dur de sortir de l’enclave

Et pourtant l’espoir fleurissait

Dans les rêves qui montaient aux cieux

Des quelques ceux qui refusaient

De ramper jusqu’à la vieillesse

Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Si par malheur ils survivaient

C’était pour partir à la guerre

C’était pour finir à la guerre

Aux ordres de quelque sabreur

Qui exigeait du bout des lèvres

Qu’ils aillent ouvrir au champ d’horreur

Leurs vingt ans qui n’avaient pu naître

Et ils mouraient à pleine peur

Tout miséreux oui notre bon Maître

Couverts de prèles oui notre Monsieur

Demandez-vous belle jeunesse

Le temps de l’ombre d’un souvenir

Le temps de souffle d’un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? »

11 septembre …

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Pleure : les larmes sont les pétales du coeur.

 

 

Eugène Émile Paul Grindel

dit Paul Eluard 

 

 

En souvenir des 11 septembre 1973 et 2001 … Adieu tristesse …


 

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Adieu tristesse

Bonjour tristesse
Tu est inscrite dans les lignes du plafond
Tu es inscrite dans les yeux que j’aime
Tu n’es pas tout à fait la misère
Car les lèvres le plus pauvres te dénoncent
Par un sourire

Bonjour tristesse
Amour des corps aimables
Puissance de l’amour
Dont l’amabilité surgit
Comme un monstre sans corps
Tête désappointée
Tristesse beau visage


Paul Eluard

Eugène Emile Paul Grindel

 

 

J’avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J’avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
Je fus choqué dans mon intime et je vous jure que si j’n’avais pas eu la foi j’aurais eu honte d’être muslim.
Après ça, fallait qu’on montre aux yeux du monde
Que nous aussi nous n’étions que des hommes,
Que s’il y avait des fous, la majorité d’entre nous ne mélangeaient pas
La politique avec la foi.

J’avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J’avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
Après c’la on a tous été pointés du doigt, ils se sont demandés « peut-être qu’y sont tous comme ça » ?
Les canons s’mirent à bombarder Bagdad
Et des corps s’effondrèrent en Espagne.
Nos leaders se mirent à geindre et la Suisse sur un plateau de télé, face à un homme d’Etat, mélangea
La politique avec la foi.

J’avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J’avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
Je découvris la suspicion, c’est quand un homme a peur et que l’autre en face ne le rassure pas,
C’est quand celui qu’on croyait connaître devient soudain celui qu’on n’connaît pas.
Les Pays-Bas assassinèrent le descendant d’un peintre de renom.
La France continua à dire non,
L’Europe se scinda en deux, les uns et les autres qui n’voulaient pas qu’on confonde
La politique avec la foi.

J’avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J’avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
J’avais la conviction intime ce Septembre 2001
Que comme avant il n’y aurait plus rien et en un sens c’était sublime,
Le grain disait adieu à l’ivraie alors une parole de paix j’allais pouvoir délivrer.
Ainsi tous se reconnaîtraient dans la grande famille de l’humanité
Qui naturellement, viscéralement, ne confondrait pas
La politique avec la foi.

J’avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J’avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
On allait tout déconstruire, déconstruire avec trois « D »
Comme Deleuze, Derida et Debray.
Ni fondamentaliste ni extrémiste de l’Islam ou d’la laïcité
Mais là, ça d’vient lourd j’crois, trop compliqué en tout cas,
et puis moi je n’mélange pas
La politique avec la foi.

J’avais déjà un flow de taré lorsque les tours jumelles se sont effondrées,
J’avais déjà un flow de dingue lorsque les tours jumelles se sont éteintes.
Et au fait ce mois-là et l’mois qu’a suivi
Y a eu l’album de Jay-Z « Blue print », une leçon,
Et l’premier classique de Wallen « A force de vivre » avec « Celle qui a dit non »,
Et l’bouquin d’Jonathan Franzen « Les corrections »,

Et moi, moi qui ne f’sais rien, qui galérais à la maison, ah si, je changeais les couches de mon fiston ah ah ah …

 

Abd del Malik


14 juillet 2011

affiche.jpgFêter le 14 juillet c’est poursuivre la longue chaine des commémorations de la fête nationale qui se sont succédées depuis 1790, mais aussi et surtout célébrer les trois valeurs républicaines qui ont fait de nous, ce que nous sommes et de notre pays, la France et qui au fil de l’histoire se sont diffusées comme autant de signes d’espoir en un monde meilleur.

« Liberté, égalité, fraternité », valeurs intemporelles et universelles s’il en est, complémentaires aussi, tant la fraternité fédère les deux premières. Lorsque la  société est morcelée, fragmentée, éclatée, que l’individualisme se développe, la fraternité prend alors tout son sens, sinon à quoi sert de vivre ensemble ?
La solidarité est la mission première des collectivités et notamment de nos communes, car si elle ne s’en préoccuperaient pas qui le ferait ?

En ce 14 juillet 2011, l’atmosphère est maussade, es temps paraissent difficiles et les français sont carrément pessimistes. La faute à une crise interminable dont personne ne voit la fin et la transformation de nps repère habituels, trés certainement, mais aussi sans doute à l’absence de perspectives politiques immédiates, en  attendant 2012.

Ceci étant, il faut relativiser, dans la passé de notre pays bien des 14 juillet ont été plus dramatiques, les conflits mondiaux du siècle dernier en attestent. Sous d’autres latitudes également ce 14 juillet est plus rude.
Comment ne pas penser en ce jour aux 6 soldats tombés en Afghanistan pour défendre l’idée qu’ils se faisaient de la France et de ses valeurs. J’avoue cependant avoir du mal à comprendre l’utilité d’un engagement militaire dont la justification ne semble plus qu’être la défense du régime corrompu d’Hamid Kharzaï, de plus en plus isolé et rejeté des afghans. J’ose espèrer que le sacrifice de nos 70 soldats tués ne soit pas vain, et que ce conflit ne se révèle pas constituer une impasse dramatique.

Mais cette journée était également placée à Trilport sous le signe Napoléonien, du fait de la présence des grognards qui étaient parmi nous, histoire de commémorer le 14 juillet …

 Pourquoi, pourriez vous vous demander ?

 

 

 

 

Ces grognards sont  les premiers volontaires recrutés afin de constituer un corps d’armée qui devrait en rassembler plus de 600. Une association (les Grognards de la Marne) s’est constituée afin d’organiser la reconstitution grandeur nature de la  bataille napoléonienne qui s’est déroulée en mars 1814, entre Trilport et Montceaux les Meaux, l’un des derniers combats de Napoléon. 

Les armées napoléoniennes étaient composées à l’image de la France, multiple. Une multitude, bâtie au fil des siècles par les  générations de belges, polonais, italiens, espagnols, portugais, arméniens, africains, algériens qui se sont progressivement installés puis assimilés, devenant enfin citoyens français.

Ces femmes et ces hommes ont désiré ardemment et plus que tout devenir français. Pour eux, plus qu’une reconnaissance, une nouvelle identité et une responsabilité individuelle et collective, à l’image de la France que l’on aime et qui aime : terre d’accueil, de liberté, d’égalité, de fraternité mais aussi de révolte, de courage, d’innovation, de progrès et d’espoir … 

Il nous faut aujourd’hui retrouver l’idéal qui a animé et porté les citoyens de la première république, affamés de pain mais aussi de justice et d’espoir en un monde meilleur.
C’est ensemble que nos compatriotes depuis 1789 ont surmonté toutes les épreuves, conquis bien des Bastille, c’est ensemble qu’une fois de plus, ils rebondiront.

Car la France ce n’est pas simplement du bleu, du blanc et du rouge, c’est aussi et surtout une formidable espérance collective qui s’est constituée au fil des siècles, grâce à des valeurs indémodables et incontournables qui ont forgé son identité et constitue le socle républicain : liberté, égalité, fraternité et laïcité.

 

 

 

 

Justice : La France 37 eme sur 43 !

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Les déclarations incendiaires de Nicolas Sarkozy suite à l’affaire Laeticia ont déclenché dans la justice et dans la Police un mouvement de révolte sans précédent. Cette véritable vague de fond, fait notable, est soutenue par une grande majorité de la population.
L’actuel Président fidèle à ses habitudes a tenté de surfer sur l’émotion légitime des français, en oubliant un détail, qui commence à avoir son importance aux yeux des français; depuis 2002 c’est bien lui le premier responsable de notre sécurité, comme Ministre de l’Intérieur puis ensuite Président de la république.
Le candidat qu’il était en 2007 ne déclarait il pas « Si je suis élu président de la République, je résoudrai le problème des multirécidivistes dès l’été 2007 »… Déclaration une nouvelle fois à l’emporte pièce, qui ne résiste pas au simple examen objectif des faits. 

La séquence est désormais connue de tous et parfaitement identifiée : dés qu’un fait divers suscite une vague d’indignation légitime, le Président compatit, puis s’agite en désignant un bouc émissaire à la vindicte populaire et en promettant une loi … Technique efficace jusque là, mais qui ne trompe plus personne désormais, tant la ficelle parait grosse !

Au niveau du nombre de lois, nous avons été servi ! C’est une véritable avalanche législative qui s’est abattue chez les parlementaires puis ensuite dans les tribunaux, avec des textes trop souvent écrits dans l’urgence et aux forceps, techniquement mal conçus car non adaptées (pour cause) et surtout mal préparées, notamment au niveau de leur conséquences et des contraintes liées à leur application au quotidien.

Cependant pour l’exécutif, peu importe semble t’il. L’important n’est pas de régler le problème  mais de coller plutôt à une actualité quotidienne des plus mouvantes. L’action apparente plutôt que l’action efficace !
Constat, ce véritable arsenal judiciaire et pénal ne constitue en aucune manière un rempart efficace du fait notamment de la trés grande misère des tribunaux français.

Une réalité brutale qui devrait rabattre quelque peu la superbe de ce  Président, « Maitre du G20 et du G8 » et grand donneur de leçons devant l’éternel. La France occupe en effet un peu glorieux 37e rang européen sur 43 pays (part du budget consacrée à la justice : rapport 2010 de la Commission européenne pour l’efficacité de la justice, CEPEJ), elle se situe désormais derrière l’Azerbaïdjan et l’Arménie, c’est dire …

Une situation que chaque justiciable peut constater tous les jours, trop souvent à ses dépens, notamment au niveau des délais de traitement des dossiers.
Lorsque je me rends au Tribunal, il m’arrive de longer des colonnes de dossiers en attente, entreposés dans les couloirs et représentant un nombre incroyable en  mètres linéaires comme en temps de travail, tant les besoins sont criants en personnel et ce dans toutes les juridictions …  Mais pourtant derrière chaque dossier, combien de victimes dans l’attente d’une réponse adaptée et rapide au regard de leur détresse !

Selon le Ministère, 100.000 peines prononcées ne sont pas exécutées du fait du manque de places en prison, ou de travailleurs sociaux pour en assurer le suivi ! Depuis 3 ans, le concours externe de recrutement de la magistrature est bloqué à 80 places, un seuil qui ne permet plus d’assurer le simple remplacement des magistrats partant en retraite, alors que la France est déjà un des pays européens ayant le plus faible nombre de magistrat par habitant  …

Un contexte qui conduit les magistrats, avec l’accord de leur hiérarchie, et bien malgré eux, à ne traiter en priorité que les faits les plus graves et reconnus comme prioritaires (notamment la délinquance sexuelle), et à mettre de côté ceux considérés comme moins urgents (quelquefois à tort, a posteriori) … C’est ce qui s’est passé à Nantes, soulignons que le service d’insertion et de probation local (SPIP) avait pourtant alerté à de maintes reprises sa hiérarchie devant  le manque cruel de moyens ne lui permettant pas de conduire ses missions efficacement.

Un malaise et un mal être que l’on retrouve dans tous les tribunaux de France et de Navarre, j’en veux pour preuve le Tribunal de Meaux, exemple parmi tant d’autres. Les 3 juges d’application des peines se partagent : 2 762 mesures (Travail d’interêt général, liberté conditionnelle, sursis avec mise à l’épreuve …) auquel il faut ajouter le suivi d’une cinquantaine de délinquants sexuels et les 800 pensionnaires de la prison de Chauconin et dans le même registre, chaque agent du SPIP gère entre 130 et 150 délinquants, arrêtons là ce descriptif …

Mais le mal est encore bien plus profond. A la pénurie actuelle, s’ajoute des atteintes graves à la séparation des pouvoirs, chère à Montesquieu,  pourtant fondement essentiel de notre démocratie, mais également à l’égalité de chaque citoyen devant le droit … 

 

 

 

Dans son action concrète, comme dans ses commentaires, Nicolas Sarkozy ne cesse de remettre en cause, deux principes essentiels à toute démocratie moderne : l’indépendance de la justice et la personnalisation des peines. Ce qui est un comble lorsque l’on sait qu’il est par nature le garant du fonctionnement des Institutions et de l’indépendance de l’autorité judiciaire. 

Les standards européens d’une justice indépendante ne sont pas respectés en France, du fait de la « soumission » des Procureurs à l’exécutif; situation préjudiciable et contraire à la notion d’autorité judiciaire indépendante prônée par la Convention européenne des droits de l’homme. Notre pays se fait d’ailleurs régulièrement critiqué par les plus hautes juridictions européennes de ce fait.
D’ailleurs les procureurs l’ont clairement signifié aux politiques et au Garde des Sceaux, il y a quelques semaine (conférence nationale des procureurs de la République) ce qui est une première historique et témoigne du malaise actuel de l’institution. Ce ne sont pas des Préfets révocables du jour au lendemain, par simple volonté du Prince et en ont assez de passer pour de simples agents du pouvoir exécutif, notamment dans le cadre d’affaires « sensibles » ! En décembre 2010, la Cour de cassation, plus haute juridiction judiciaire du pays, a reconnu pour la première fois, qu’effectivement le procureur n’était pas en France, une « autorité judiciaire indépendante » au sens européen du terme.

Autre problème de fond, l’égalité de chaque citoyen devant la loi qu’il soit riche ou pauvre. Une chose est certaine, cette préoccupation pourtant centrale n’est pas la priorité de l’actuel Président loin s’en faut.  N’a t’il pas déclaré  « La pénalisation à outrance du droit des affaires est une grave erreur » ?
Sa conception est celle d’une justice forte et dure avec les faibles, et plutôt « cool » avec les puissants ou ses amis. Fort opportunément, des affaires sensibles récentes (Clearstream, Bettencourt-Woerth, attentat de Karachi) ont démontré  à la Nation l’utilité des juges d’instruction indépendants que le Président voulait supprimer, mais ont dans le même temps cruellement souligné en contre point, les conséquences d’une justice « aux ordres » de l’exécutif, et l’affaire Woerth Bettencourt a agit comme un révélateur.

Situation rendue d’autant plus problématique du fait des mulitples attaques d’un Président, pourtant garant constitutionnellement de l’indépendance de la justice et dans le même temps  principal responsable de cette situation et de cette fragilité : moyens humains et financiers insuffisants, contexte juridique incertain devant la prolifération des lois, déclarations intempestives …

Peut on imaginer une telle situation dans une démocratie apaisée, comme en Allemagne, au Royaume Uni, en Europe du Nord ou simplement aux USA ?

J’en doute …

 

 

Il m’a semblé instructif de vous faire part d’une note publiée sur le blog de Maitre Eolas : « Journal d’un avocat », (une véritable référence pour les questions relatives à la justice). ce juriste a réussit à se procurer les éléments de langage distribués par l’Elysée au parlementaires UMP aprés l’affaire « Laeticia » afin qu’ils puissent les décliner sous tous les tons et tous les modes devant les sunligths des médias …

Un élément à charge à la fois très instructif et inquiétant pour ce qu’il signifie.

 

 

 

Les éléments de langage de l’Elysée distribués à l’UMP

 

Avertissement : les mises en page (gras, italiques et soulignés) sont d’origine.

 

 

Premier argumentaire, sur les dysfonctionnement de la justice. Il date du 4 février.

 

 

4 février 2011

ARGUMENTAIRE

 

Affaire Laëtitia et dysfonctionnement dans la chaîne pénale

 

Contexte : 

Le 3 février, à l’occasion d’un déplacement à Orléans consacré à la sécurité, le Chef de l’Etat a réaffirmé son intention que toute la lumière soit faite sur les circonstances ayant conduit à la remise en liberté de Tony MEILHON, principal suspect du meurtre ignoble de la jeune Laëtitia à Pornic. « Le risque zéro n’existe pas, mais tout expliquer par la fatalité, c’est se condamner à l’impuissance » a-t-il ajouté. En diligentant des enquêtes d’inspection, Michel MERCIER et Brice HORTEFEUX ont précisé que « s’il y a eu des dysfonctionnements, ils ne peuvent pas rester sans réponse ». Pour protester contre ces déclarations, les magistrats du TGI de Nantes ont décidé une grève des audiences jusqu’au 10 février et exigé qu’aucune procédure disciplinaire ne soit mise en œuvre.

Éclairage :

1) Devant un tel drame, nous devons aux Français de rechercher ce qui n’a pas fonctionné

En rappelant cette exigence avec fermeté, le Président de la République est dans son rôle de garant du « fonctionnement régulier des pouvoirs publics » (article 5 de la Constitution). Il est de son devoir d’exiger que soient précisées les responsabilités des uns et des autres. En l’espèce, le devoir de nos institutions, c’est « de protéger la société de ces monstres » et de tout comprendre, tout entreprendre pour qu’un tel drame ne se reproduise pas ;

Il est tout à fait normal que des rapports d’inspection aient été demandés dès lors qu’il est d’ores et déjà avéré que le suivi des obligations de Tony MEILHON n’avait pas été correctement mis en œuvre. Il n’y a alors rien d’exceptionnel à ce que le gouvernement mobilise, selon les procédures habituelles, les différents services d’inspection compétents (pénitentiaires, judiciaires, police nationale). C’est bien le contraire qui serait choquant ! Ces rapports d’inspection, qui devraient être rendus dans quelques jours, permettront d’analyser objectivement le fonctionnement de la chaîne pénale dans cette horrible affaire. S’ils font apparaître des dysfonctionnements manifestes, des procédures disciplinaires seront alors engagées.

Sans attendre, le gouvernement veut apporter de nouvelles réponses au fléau de la délinquance sexuelle et violente : création imminente d’un Office opérationnel de suivi des délinquants sexuels ; mise en place dans chaque département d’une Cellule de synthèse et de recoupement concentrant ses efforts sur le suivi des multirécidivistes ; renforcement des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP). Ces réponses passent certes par un renforcement des moyens mais ne s’y résument pas. Ainsi, dans le cadre de la LOPPSI, le recours au bracelet électronique sera facilité de même que les rapprochements judiciaires entre des affaires traitées par différents services.

2) Dans un État de droit, indépendance de la justice ne veut pas dire irresponsabilité

– Dans cette affaire comme dans d’autres, le principe de responsabilité de l’autorité judiciaire peut être légitimement posé. Qui pourrait accepter que ce grand service public régalien se dédouane de toute responsabilité au prétexte de l’indépendance que la constitution lui confère (article 64) ? Comme dans l’affaire Outreau, certains magistrats ont l’audace d’exiger qu’aucune procédure disciplinaire ne soit engagée et qu’aucune responsabilité ne leur soit imputée ! Ce n’est pas notre conception de la république et de la démocratie. Car la justice repose sur la confiance et il n’y a pas de confiance sans responsabilité.

– En refusant « d’exercer les fonctions de magistrat en Sarkozie » (Matthieu BONDUELLE, SG du syndicat de la magistrature), les magistrats grévistes manquent à leur devoir. Et au final ce sont les victimes et les justiciables qui font les frais de cette réaction, illégitime et disproportionnée.

 

Quelques commentaires :

Penser que cet argumentaire émane de l’Élysée est accablant. Le Président de la République est le garant du fonctionnement des Institutions et de l’indépendance de l’autorité judiciaire. Et là, il se retourne contre l’autorité judiciaire, via une présentation des faits tronqués.

Ce n’est bien sûr pas la phrase citée qui a mis le feu aux poudres. C’est cette phrase là, non citée, et pourtant reprise en boucle dans les médias :

« Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable sans s’assurer qu’il sera suivi par un conseiller d’insertion, c’est une faute. Ceux qui ont couvert ou laissé faire cette faute seront sanctionnés, c’est la règle ».

L’argumentaire laisse entendre que c’est la saisine de l’Inspection Générale des Services Judiciaires (IGSJ) qui a provoqué l’ire des magistrats, qui exigeraient avant de connaître les résultats qu’aucune sanction ne soit prise.

L’Élysée ment. Purement et simplement. Car la vérité est que c’est tout le contraire : depuis le début, les magistrats fustigent le fait que par cette phrase ci-dessus rappelée, le Président, sans attendre les résultats de l’enquête de l’IGSJ, affirme qu’il y a eu faute et qu’elle sera sanctionnée, alors même que les magistrats nantais, sachant comment fonctionne leur service en sous effectif criant, savaient bien qu’aucune faute ne pourra être retenue à leur encontre pour avoir considéré comme non prioritaire un dossier de mise à l’épreuve pour outrage à magistrat.

Les lecteurs apprécieront en outre la rétrogradation de la justice, déjà non reconnue comme pouvoir au même titre que l’exécutif et le législatif par la Constitution, qui parle de simple “autorité”, au rang de simple “service public régalien”. On retrouve ici la vision du président de la République, exposée dans son discours d’Épinal de juillet 2007.

Et bien sûr le couplet démagogique sur les magistrats qui refusent de voir leur responsabilité mise en cause. L’Élysée rédige ses argumentaire au zinc, maintenant.

Deuxième argumentaire, sur les moyens et l’organisation de la justice (la célèbre antienne, « C’est pas une question de moyens, c’est une question de méthode », popularisée par Coluche sous la forme « Dites-vous de quoi vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer ». Il est daté d’aujourd’hui 8 février.

 

 

 

8 février 2011

 

ARGUMENTAIRE

 

Grève des tribunaux et moyens de la justice 

Contexte :

La polémique autour des dysfonctionnements survenus dans l’affaire Laëtitia a servi de prétexte à une « fronde » des magistrats, largement orchestrée par certains syndicats qui se réclament ouvertement de gauche. A leur initiative, le report d’audiences a déjà été voté par une cinquantaine de juridictions. Réfutant toute éventualité de mise en cause de leur responsabilité, les magistrats grévistes concentrent leurs attaques sur le manque de moyens de la Justice en France.

Éclairage :

1) Jamais aucun gouvernement n’a consenti un si grand effort pour le budget de la

Justice 

La Justice n’est pas un budget sacrifié, bien au contraire ! Depuis 2007 (6,27 Mds€), le budget de la justice a augmenté de près de 900 millions d’euros pour dépasser en 2011 le seuil jamais atteint des 7 Mds (7,1Mds exactement). Rien que pour 2011, ce sont 550 emplois nouveaux dont 399 de greffiers. Cette progression continue traduit la détermination du gouvernement à replacer la Justice au cœur de la société ;

Cet effort est d’autant plus symbolique au regard du mouvement de maîtrise des dépenses publiques engagé par ailleurs. Il convient en effet de rappeler que, dans le même temps que le budget de la Justice progressait significativement, l’Etat réduisait son déficit de 40% entre 2010 et 2011 ;

On ne peut pas dire que les gouvernements précédents en avaient fait autant. Les grévistes qui pointent le mauvais classement du budget français en Europe (0,19% du PIB, 37ème rang européen) oublient de rappeler que cette situation à laquelle nous tentons de remédier est le fruit d’un long héritage…Elisabeth GUIGOU, qui fort opportunément joint son éternelle « indignation » à la « colère des magistrats » devrait avoir l’honnêteté de rappeler l’état dans lequel elle a laissé le budget de la Justice en 2002. Il est vrai qu’avec les 35 heures et les emplois aidés, le Gouvernement auquel elle appartenait avait fait d’autres choix pour partager les fruits de la croissance de l’époque…Depuis que la droite est au pouvoir, nous avons redressé la situation : le budget de la Justice a augmenté de 40%.

2) L’efficacité de notre système judiciaire ne saurait se réduire à la sempiternelle question des moyens

– N’en déplaise aux grévistes et aux polémistes, c’est bien à la modernisation de la Justice française que nous nous som